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Patek Philippe a connu une nouvelle année record en 2012. Son chiffre d'affaires a été "supérieur" à celui de l'année précédente qui "avoisinait le milliard de francs", a déclaré samedi Thierry Stern, président du groupe horloger de luxe dans l'interview économique hebdomadaire du quotidien romand "Le Temps".
Déjà entre 2010 et 2011, la société qui ne publie habituellement aucun montant disait avoir augmenté son chiffre d'affaires de 5%. En 2012, Patek Philippe a vendu toute sa production, "volontairement limitée entre 50'000 et 53'000 pièces", précise celui qui représente la 4e génération à la tête de l'entreprise familiale.
"Croître n'est pas notre objectif. C'est bien davantage la recherche perpétuelle de la qualité et de la fiabilité qui nous anime. Jamais nous ne produirons 100'000 pièces par année", assure Thierry Stern qui donne pour mission à sa marque de "perpétuer l'art horloger traditionnel".
Pas de calculette dans le cerveau
"Nous avons cette chance fabuleuse de ne pas avoir d'actionnaires qui veulent absolument doper les chiffres. En tant que propriétaire de la marque, ma famille n'a pas cette approche de calculette dans le cerveau". Selon lui, "le plus grand danger pour Patek Philippe, peut-être le seul, serait de trop produire".
Il en va de même avec les sous-traitants. "Nous n'allons pas passer de commandes tous azimuts. Ce sont toujours ceux qui souffrent le plus en cas de retournement du marché". Patek Philippe affirme clairement vouloir "faire attention à bien protéger" ses sous-traitants.
Globalement M. Stern s'attend à "une année plus difficile pour l'ensemble de l'horlogerie". Il est en revanche "confiant pour le très haut de gamme". "A condition de ne négliger aucun pays afin de lisser les risques, beaucoup de marchés restant fragiles à l'image de la Chine qui a connu une très forte décélération l'an dernier", nuance-t-il.
Il est impératif, selon lui, de conserver un équilibre sur l'ensemble des pays. Avec un accent particulier sur l'Europe, vitrine primordiale et baromètre des futurs achats des clients américains ou asiatiques qui observent ce qui se passe sur ce continent quand ils s'y déplacent. Patek Philippe n'envisage pas d'embaucher en 2013, à quelques emplois près, selon son président.
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