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En Suisse, 47% des grandes entreprises et 13% des PME ont été victimes de criminalité économique ces deux dernières années. Les préjudices se montent à 360'000 francs en moyenne par cas, selon une étude du cabinet d'audit KPMG présentée mardi à Zurich.
Les petites et moyennes entreprises (PME) sont le plus souvent exposées à des vols et des malversations. Les grandes sociétés déplorent quant à elles principalement des vols de données et leur utilisation frauduleuse.
Dans la moitié des cas, les coupables proviennent des propres rangs de l'entreprise, mais les top-managers sont rarement impliqués, selon le sondage conduit auprès de 500 PME et 93 grandes entreprises de Suisse, d'Allemagne et d'Autriche. En Suisse, 100 PME et 30 grandes firmes y ont participé.
Risque extérieur
Dans les cas recensés en Suisse, les coupables se trouvent une fois sur cinq parmi les cadres moyens et supérieurs, contre une fois sur dix seulement en Allemagne et une fois sur 20 en Autriche. Mais le plus grand risque vient de l'extérieur (56% des cas en Suisse).
La pression financière et la perspective de bonus sont deux des motifs centraux des délits économiques, a expliqué Anne van Heerden, responsable de la section forensique chez KPMG. Ce mobile est particulièrement marqué en Suisse et en Autriche.
Moins de poursuites en Suisse
La plupart des entreprises interrogées admettent que les délits sont favorisés en première ligne par un manque de sens moral, des contrôles insuffisants ainsi que l'inattention et la négligence.
Selon KPMG, la plupart des délits aboutissent à des sanctions. Mais la Suisse semble moins sévère que ses voisins. Des sanctions pénales sont prononcées dans seulement 36% des cas, contre 58% en Autriche et 67% en Allemagne. Même constat au civil (Suisse: 18%, Allemagne: 39% et Autriche: 50%).
swissinfo |