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Du 13 au 17 février dernier, le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a mené une mission économique au Mexique. La FH était de la partie, évoquant notamment le problème de la contrefaçon.
Le Mexique a adopté une politique d’ouverture depuis le milieu des années 80 qui en fait un pays tourné vers l’exportation. Certes, à part le pétrole (sixième producteur mondial), l’économie mexicaine dépend beaucoup des Etats-Unis. 80% des exportations vont aux USA et les mexicains qui y résident envoient chaque année plus de 20 milliards de dollars dans leur pays d’origine. 50% des importations proviennent des USA.
Le PIB a augmenté de près de 4% ces dernières années et devrait atteindre 3,5% en 2013. L’inflation demeure modérée, entre 3 et 4%. L’économie mexicaine souffre cependant de compétitivité, notamment en raison de monopoles étatiques dans les domaines de l’énergie (exploitation du pétrole) et des télécommunications. Il conviendrait également d’entreprendre une réforme fiscale.
L’AELE, dont la Suisse et le Mexique, ont signé un accord de libre-échange en 2000. Depuis, les échanges entre nos deux pays ont régulièrement augmenté. La Suisse exporte principalement des produits chimiques et pharmaceutiques, des montres et des machines. Elle importe des produits pharmaceutiques et des véhicules. Les accords de libre-échange doivent aider le Mexique à diversifier ses relations commerciales et à diminuer sa dépendance face à son voisin du Nord. La tentative visant à conclure un tel accord avec le Brésil a toutefois échoué. Nous ne connaissons que trop la politique protectionniste du Brésil.
L’horlogerie suisse profite totalement de l’accord de libre-échange. J’en veux pour preuve le fait que le Mexique soit le premier marché d’Amérique latine pour notre branche, devant le Panama et le Brésil. La valeur de nos exportations vers le Mexique - près de 200 millions de francs suisses en 2012 - est trois fois supérieure à celle vers le Brésil.
Cependant tout n’est pas facile au Mexique. Les brigandages dont sont victimes les détaillants provoquent une insécurité sur le marché et peuvent porter atteinte à son développement. Certains détaillants renoncent à des expansions ou réduisent le degré d’exposition des collections dans les vitrines. La contrefaçon sévit dans les grandes villes et reste un problème lancinant. La FH organise des séminaires de formation pour les douanes et des saisies en vue de destructions. Toutefois les procédures restent longues et complexes.
Ces points ont étés évoqués par le soussigné lors d’une rencontre avec la Commission du commerce du Sénat mexicain, présidée par le sénateur Hector Larios Cordoba, et lors des entretiens avec le ministre de l’économie, Ildefonso Guajardo. Nos interlocuteurs ont admis ces problèmes. La lutte contre l’insécurité fait partie des priorités du nouveau gouvernement qui affiche une volonté ferme de mieux appliquer les lois, de coordonner plus efficacement les opérations entre les polices fédérale et locale afin de protéger la population et permettre les activités commerciales.
Sur le front de la lutte anticontrefaçon aussi, il existe la volonté d’améliorer l’application des lois. En outre l’accord dénommé «Trans Pacific Partnership», sorte de futur accord de libre-échange à passer entre les pays du continent américain, dont les Etats-Unis et le Mexique, va poser des obligations plus contraignantes en matière de protection de la propriété intellectuelle. Les autorités mexicaines y voient un engagement qui protégera plus efficacement la propriété intellectuelle sur le continent.
Dans le cadre de cette mission, il a également été relevé du côté horloger que le carnet ATA ne fonctionne pas correctement, bien que le Mexique l’ait officiellement adopté. Le disfonctionnement provient de défaillances auprès du partenaire mexicain sensé garantir le système du carnet ATA dans le pays. Ce point sera repris avec l’aide de l’Ambassade de Suisse à Mexico pour corriger cette lacune.
Cette mission aura permis de confirmer le potentiel que recèle le Mexique pour l’horlogerie et de rappeler aux autorités de ce pays les attentes de la branche afin d’améliorer la situation. La FH continue de s’occuper activement des dossiers en cours. |