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La Suisse peut compter sur le soutien du Fonds monétaire international (FMI) en ce qui concerne sa politique économique.
Les experts du Fonds monétaire international (FMI) estiment «pertinente» la politique économique de la Suisse. Ils soutiennent les mesures de stabilisation prises sur les marchés financiers et immobiliers, tout comme le cours plancher de 1,20 franc pour un euro.
«Il n’y a actuellement aucune raison» pour la Banque nationale suisse (BNS) de supprimer le cours plancher pour l’euro, a souligné Enrica Detragiache, cheffe de mission du FMI, lundi devant les médias à Berne. Cet «élément stabilisateur» devrait être maintenu tant que la reprise économique ne se matérialise pas et que les risques d’inflation restent négligeables.
Selon l’examen annuel de l’institution internationale, la Suisse pratique une politique financière et monétaire qui devrait lui assurer une légère hausse de la croissance économique cette année. Selon Enrica Detragiache, les projections du FMI tablent sur une croissance de 1 à 1,5%.
Les experts du FMI estiment que la Suisse s’est mieux adaptée que prévu à l’appréciation de sa monnaie et à la faible demande sur les marchés d’exportation. «Les industries exportatrices ont été résistantes», relèvent-ils.
Le Fonds souligne toutefois que les risques pour la Suisse résident toujours dans l’évolution de la crise de la dette dans la zone euro, ainsi que dans la politique budgétaire menée par les grands pays industrialisés. Les effets différés du franc fort se font par ailleurs clairement ressentir dans certains secteurs.
Taux d’intérêt négatifs
Dans le cas d’une pression à la hausse sur le franc suisse, le FMI recommande à la BNS d’introduire des taux d’intérêt négatifs sur les réserves excédentaires des banques commerciales auprès de l’institut d’émission.
Dans le cas d’une augmentation des risques liés au total du bilan de la BNS, il s’agirait d’augmenter les fonds propres de cette dernière, afin que d’éventuelles pertes «ne remettent pas en cause son indépendance».
En matière de discipline budgétaire et de réduction de la dette publique, le FMI reconnaît en outre l’importance du frein à l’endettement mis en place par les autorités suisses. Il estime toutefois qu’une politique budgétaire plus expansionniste serait acceptable dans le contexte actuel.
L’institution souligne également les «rapides progrès» réalisés dans la réglementation des marchés financiers, notamment concernant les banques et assurances. Des progrès sont néanmoins nécessaires en matière de collaboration avec les autorités étrangères pour développer des plans dans le domaine de la liquidation transfrontalière des grands établissements.
Pas de bulle immobilière
Selon les experts de Washington, les mesures prises par la Suisse pour faire face à l’évolution du marché hypothécaire et du secteur immobilier sont bonnes. Les autorités doivent toutefois être prêtes à mettre en oeuvre des mesures supplémentaires si un environnement de marché avec des taux d’intérêt bas devait persister.
«Les prix moyens n’augmentent pas aussi vite que lors des cas typiques de bulle immobilière», note le rapport du FMI. «Mais il existe tout de même certaines dynamiques de bulle dans des zones sensibles.»
Dans cette situation, il faudrait notamment progressivement supprimer les incitations fiscales qui font «artificiellement gonfler» le marché hypothécaire. Cela permettrait de réduire les risques, constate la délégation du FMI. «Il faudrait toutefois faire attention à ce que cette mesure soit acceptable pour la population», a précisé Enrica Detragiache.
La délégation du FMI a effectué l’examen annuel de la Suisse du 8 au 18 mars. L’examen régulier de la situation économique et financière des pays membres est au coeur de l’activité de surveillance de l’institution internationale.
(ats/Newsnet)
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