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« Il y a un esprit de famille »
 
Le 16-04-2013

Depuis 1996, la marque Tissot a aligné les années de croissance.

François Thiébaud est à la tête de la marque horlogère Tissot depuis 1996. Membre du conseil de direction de Swatch Group depuis 2006, il se voit d'abord comme le chef d'orchestre d'une société qui emploie 300 collaborateurs au Locle. "La motivation d'une entreprise est aussi de faire en sorte que les gens soient solidaires les uns avec les autres. Il y a chez Tissot un esprit de famille" , dit le Franc-Comtois. Cet esprit de famille a permis à la marque de devenir un pilier incontournable - au même titre que Longines et Omega - du géant de l'horlogerie suisse. La société aurait réalisé en 2012 un chiffre d'affaires supérieur au milliard de francs, selon des allusions de Nick Hayek lors de la conférence de Swatch Group en mars.

François Thiébaud, comment se porte Tissot en ce début d'année?

Tissot a eu un bon démarrage avec une croissance à deux chiffres. Mais nous sommes plus près du départ des deux chiffres que de la fin. Ce qui est quand même bien puisque nous sommes dans la 18e année de croissance pour Tissot. Depuis 1996, nous avons eu des années de croissance à deux chiffres chaque année à l'exception de 2009. Après la faillite de Lehman Brothers et le krach qui a suivi au deuxième semestre 2008, notre président directeur général Nick Hayek l'a dit, le Swatch Group a terminé avec - 5% alors que l'horlogerie suisse a décliné de 22,3%. Seulement deux marques ont été positives dans le groupe, Longines et Tissot.

Maintenant, la barre commence à être un peu haute. Nous avons fait près de 3,7 millions de pièces en 2012. L'objectif est de passer le cap des 4 millions en 2013. Quand vous passez de 1 à 2, c'est facile, de 2 à 4 c'est difficile, de 4 à 8 c'est plus difficile et ainsi de suite. Il est certain que les bases ne sont plus les mêmes quand vous multipliez la production par cinq.

Comment continuer sur cette voie?

Tissot doit rester une marque qualitative. La qualité n'est pas une question de prix. Nous sommes dans la qualité abordable. Il faut maintenir et perpétuer le message et la motivation de Tissot depuis ses origines. Apposer la signature de Tissot, c'est d'abord un produit où les composants sont de qualité.

En matière de merchandising, il doit y avoir un environnement qui corresponde à l'esprit de la marque: l'écrin, le présentoir, les éléments de présentation qui vont indiquer que c'est une montre quartz, mécanique ou tactile. Il doit y avoir une identification sur les points de vente où on peut comprendre les différents produits.

Tous ces éléments qui contribuent à l'image de la marque doivent faire en sorte que nous n'explosions pas dans les prix. Que Tissot reste une marque qui soit effectivement à un prix accessible, où notre gamme de produits doit s'échelonner entre 250 et 800 francs pour la plus grande partie.

Des investissements sont-ils prévus?

Nous avons le plaisir et la chance d'appartenir à Swatch Group. La priorité du groupe est d'investir sur les personnes, de les garder, de les motiver. Quand il y a une crise, comme en 2009, de ne licencier personne. L'humain est le capital principal.

La priorité numéro 2 est d'investir dans les nouvelles technologies. C'est pour ça que nous voyons beaucoup de bâtiments qui sortent, que ce soit dans le Jura, à La Chaux-de-Fonds, à Granges. Les nouvelles technologies, pas seulement au niveau des implantations mais aussi dans les machines et le matériel, nous ne pouvons pas passer à côté. C'est ce qui se fera avec la fabrique de cadrans à Granges. C'est surtout pour Swatch et Tissot que ça va être mis en place. Ç a nous permet aussi de réindustrialiser des composants en Suisse. Ce qui n'aurait pas été possible avant pour des questions de coûts.

Puis, selon les besoins, il y a peut-être des investissements qui se font dans les bâtiments pour qu'ils restent sains, que le personnel ait des conditions de travail décentes. Le super-luxe n'est pas quelque chose de nécessaire pour Tissot.

Chaque marque a son propre message, de Swatch à Breguet. Chaque marque, avec son propre message, doit créer de l'identité qui corresponde à l'image de la marque par rapport aux marques concurrentes à l'extérieur.

Tissot est dans un positionnement de prix intermédiaire. Nous n'allons pas faire des événements de prestige comme une marque de prestige. Ç a paraîtrait hors normes. Ce n'est pas le but.

L'investissement est perpétuel. C'est en priorité sur la formation des gens, le capital humain et l'outil industriel. Il ne faut pas créer des investissements surfaits.







"Un soufflé qui va retomber"

"La réalité, pour moi, est qu'une montre est une montre, le téléphone un téléphone." Pionnière en 1999 avec la gamme T-Touch dans les fonctions tactiles, Tissot ne se lancera pas dans une montre-téléphone intelligente. Pour François Thiébaud, la technologie tactile est une technologie de précision, de convivialité et d'aisance, qui permet d'avoir une information instrumentale qu'on ne peut pas avoir sur un objet de dimension normale.

"Grâce à cette technologie tactile, toutes les gammes T-Touch nous ont permis de présenter des produits horlogers qui restent beaux. Ils vont permettre, par exemple à l'alpiniste, de vérifier quand il arrive dans un refuge, d'afficher la hauteur du refuge avant d'aller se coucher. Quand il se réveillera avant d'escalader la montagne, s'il voit qu'il a une altitude inférieure, ça veut dire qu'il a des hautes pressions et qu'il peut poursuivre l'ascension en toute sécurité. Si l'altitude est supérieure, ça veut dire qu'il a des basses pressions qu'il va avoir du mauvais et qu'il a meilleur temps de ne pas escalader. Nous avons donc des montres qui sont de véritables instruments." Fort de constat, François Thiébaud estime que ces produits sont des outils secondaires qui permettent de lever le doute en cas de nécessité et aussi d'avoir un paquet de fonctions qu'il n'est pas possible d'intégrer dans un outil de dimension normale.

Le téléphone? "Par les fonctions bluetooth, on peut peut-être." Avoir le bluetooth en permanence dans l'oreille ne lui paraît pas évident. "Je pense que la montre-téléphone peut être une nouvelle demande, mais qui va, comme le soufflé, retomber aussi vite que celui de la montre calculatrice. Ce n'est pas la fonction d'une montre. Celle-ci est de mesurer le temps avec de la beauté. Si le produit, il ne devient plus très beau, on n'aura pas la fierté de le porter."

Par contre, Tissot va réfléchir sur des montres avec des connexions. Par exemple, une montre qui signale que quelqu'un a essayé de vous joindre par téléphone.

Sponsoring local

"Quand nous apportons une participation aux événements sportifs, quelque part nous contribuons à embellir le monde dans lequel nous vivons." Tissot est très impliqué dans le chronométrage sportif. Le nom de la marque s'affiche sur les circuits moto du monde entier, aux championnats du monde de basket, de hockey sur glace et de cyclisme notamment. "C'est quelque chose qui a à faire avec notre quotidien, la précision du chronométrage." Pour François Thiébaud, c'est également un réinvestissement pour le client de la marque.

Sur le plan sportif toujours, la marque est aussi active dans le canton de Neuchâtel. "Nous sommes très fiers au niveau local d'être sur des petits événements comme le NUC, le basket qui se débrouille très bien, le HCC bien évidemment, mais aussi la Trotteuse Tissot ou les Mérites sportifs. A priori, on peut ne pas en avoir besoin, mais je pense que c'est nécessaire. Ce n'est pas qu'une politesse. C'est un remerciement que Tissot se doit de faire aux gens qui dans ce canton travaillent avec Tissot, travaillent indirectement pour Tissot, ont acheté une Tissot, sont fiers de parler de Tissot. C'est un minimum de leur renvoyer l'ascenseur . C'est tellement évident que j'en parle avec mes tripes. "

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