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Reprise des différents éléments d'un petit dictionnaire illustré de la montre et de l’horlogerie, publié en 2004 à Paris. Il est republié ici brut d'époque, maladresses comprises, sans retouches, ni ajout... Nous en sommes aux lettres Q et R. Le reste de l'abécédaire est à suivre dans nos prochaines séquences d'archives...
Qualité Fleurier : nouveau label suisse d’une qualité horlogère définie à la fois en termes de précision (certification chronomètre, après un impitoyable test au porter) et de finitions de haut niveau. Ce label a été conçu par une fondation privée, notamment soutenue par les marques Chopard, Parmigiani Fleurier et Bovet.
Quantième, double quantième, triple quantième : terme horloger pour l’indication de la date du mois (quantième simple), le jour et la date (double quantième), le jour, la date et le mois (triple quantième). Ces indications doivent être réglées manuellement pour ajuster leur affichage aux durées inégales des mois.
Quantième annuel : affichage de la date, du jour et du mois sur une montre mécanique qui n’a besoin d’un réglage manuel qu’à la fin du mois de février (qui n’a que 28 ou 29 jours selon les années).
Quantième perpétuel, calendrier perpétuel : le quantième est perpétuel quand il tient automatiquement comte des mois de l’année qui comptent 28, 29, 30 et 31 jours. Son mécanisme tient donc compte des années bissextiles, du moins jusqu’au 28 février 2100, année « séculaire » qui ne sera exceptionnelle pas bissextile. Les montres à quantième perpétuel affichent généralement les phases de lune. Les premiers montres-bracelets mécaniques à quantième perpétuel sont attribuées à Patek Philippe. Il existe des quantièmes perpétuels électroniques, prévus pour afficher le calendrier jusqu’au XXVe siècle…
Quartz, montre à quartz : oxyde de silicium, également appelé cristal de roche. Le quartz vibre lorsqu’il est placé dans un circuit électrique oscillant. Il peut, dans certaines conditions, communiquer sa propre fréquence de vibrations au circuit intégré ou imprimé d’une montre. Une montre à quartz est une montre qui utilise un module (mécanisme) fondé sur ces oscillations du quartz.
Quicksilver : marque d’accessoires et de vêtements sportifs spécialisée dans le surf et la glisse, dont les montres sont appréciées par les pratiquants de ces sports.
Radio-pilotée : montre dont l’heure est ajustée par les émissions d’un radio-émetteur calé sur une horloge atomique. L’émetteur qui couvre le territoire français est situé en Allemagne : l’heure qu’il retransmet tient automatiquement compte des changements d’heure (été-hiver).
Radium : élément radioactif de la famille de l’uranium, autrefois utilisée pour rendre luminescents les aiguilles et les index des montres. L’usage de cette substance est désormais interdite.
Rado : maison horlogère fondée en 1917 (la marque a été déposée en 1928) et spécialiste des montres en céramique high-tech inratable. Rado appartient aujourd’hui au Swatch Group.
Raquette : organe qui permet de régler l’avance et le retard d’une montre. La raquette agit sur le spiral en modifiant légèrement sa longueur de battement. La queue (ou la flèche) de la raquette se déplace entre deux repères marqués A-R (avance-retard) ou F-S (fast-slow).
Rattrapante : aiguille des secondes d’un chronographe à deux trotteuses superposées. Ce mécanisme permet de mesurer des temps courts intermédiaires au cours d’un même événement. On lance les deux aiguilles solidairement. On stoppe une des deux trotteuses pour afficher un premier temps intermédiaire. La seconde poursuit sa course. Elle sera instantanément « rattrapée » par la première, grâce à un dispositif horloger complexe qui réserve ces chronographes mécaniques à rattrapante aux montres haut de gamme.
Raymond Weil : maison d’horlogerie suisse fondée en 1976 par Raymond Weil et spécialisée dans les montres de luxe à prix accessibles. Entièrement Swiss Made, les montres Raymond Weil ont des noms évoquent toujours l’univers musical (Don Giovanni, etc.). Raymond Weil est une des dernières maisons indépendantes de Genève, avec une relève assurée par les petits-fils de Raymond Weil.
Réédition : reproduction – plus ou moins à l’identique, avec plus ou moins de modernisation des composants – d’un modèle de montre ancienne. Les marques s’inspirent souvent de leur patrimoine pour concevoir de « nouveaux » modèles…
Régate, montre de régate : les horlogers proposent des montres dont le compte à rebours indique, par des guichets colorés ou par des aiguilles, le temps restant avant le coup de canon du départ d’une régate nautique. Avec son Calibre S (électronique), développé spécialement pour la Coupe de l’America, TAG Heuer a rendu ce compte à rebours ultra-fonctionnel.
Réglage, réglage fin, réglage de précision : avant de livrer une montre, on en vérifie la précision dans différentes positions (généralement cinq pour une réglage de précision) et à différentes températures (au moins trois : 4°C, 36°C). Le réglage de haute précision correspond aux tolérances exigée dans les observatoires et dans les épreuves officielles de certification.
Règle à calcul : échelles chiffrées circulaires qu’on trouve sur certains chronographes (à la fois sur le cadran et sur la lunette mobile) : enfaisant coulisser la lunette, on peut très rapidement procéder à différents calculs (multiplication, division, logarithmes, conversions, calculs de routes aériennes, consommation de carburant, etc.). La première montre à s’être munie d’une règle à calcul est le Chronomat de Breitling, dans les années quarante. L’idée sera reprise sur la Navitimer en 1952.
Régulateur : à l’origine, il s’agissait d’une horloge de précision qui servait, dans les ateliers d’horlogerie, à régler les autres horloges. Pour une meilleure lisibilité, l’aiguille des heures était séparée de l’iguille des minutes et des secondes. On parle aujourd’hui de « régulateur » pour des montres-bracelets qui reprennent cette séparation des aiguilles sur leur cadran. Dans une montre mécanique, on appelle organe régulateur l’ensemble balancier-spiral.
Remise à zéro : poussoir d’un chronographe qui sert à ramener à sa place initiale l’aiguille des secondes.
Remontage : action de tendre le ressort-moteur d’une montre pour lui apporter l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Nom donné au mécanisme qui sert à armer ce ressort. En strict langage horloger, le remontage est l’assemblage d’un mouvement par la mise en place de ses différents composants.
Remontage manuel, remontage automatique : une montre mécanique se remonte manuellement en actionnant la couronne qui réarme le ressort-moteur. Elle se remonte automatiquement quand son mouvement est muni d’une masse oscillante (voir rotor). Il a existé, dans l’histoire horlogère, différents autres systèmes de remontage automatique.
Remontoir, couronne de remontoir : tige qu’on actionne au moyen d’une couronne (sorte de bouton situé sur le flanc du boîtier) pour régler les indications horaires ou calendaires d’une montre ou pour armer son ressort (et donc la « remonter »). Le remontage par la couronne – et non plus par une clé – a été mis au point par différents horlogers (Breguet, Philippe, l’associé du comte Patek), mais c’est Patek Philippe qui semble avoir commercialisé les montres ainsi conçues…
Renaud Papi : voir Audemars Piguet.
Répétition minutes, répétition à quarts, à carillon, etc. : montre dont on peut actionner la sonnerie « à la demande » en agissant un poussoir ou un curseur. Cette complication est née avant l’invention de la lumière électrique, quand il fallait pouvoir « écouter » l’heure dans l’obscurité. La tonalité des sons peut varier pour préciser les heures, les quarts, les cinq minutes ou les minutes. Une répétition à carillons fait sonner les quarts sur trois ou quatre timbres. Toujours difficiles à régler, les montres à répétition sont aujourd’hui considérées comme les plus compliquées.
Repossi : marque de montres créée par Alberto Repossi, joaillier de la place Vendôme devenu « fournisseur officiel de la famille princière de Monaco ». Ses montres précieuses et serties reprennent le plus souvent la forme octogonale de la place Vendôme.
Réserve de marche : durée de marche d’une montre entre deux remontages. Certains cadrans indiquent cette durée, que les montres mécaniques modernes ont porté à plusieurs jours (15 jours pour la Répétition Minutes de Jaeger-LeCoultre).
Résonance : dispositif inventé par Abraham-Louis Breguet et appliqué aux montres-bracelets par François-Paul Journe, pour faire fonctionner, dans une même montre, deux mouvements totalement indépendants l’un de l’autre. L’effet de résonance permet de compenser les variations de chaque mouvement pour obtenir une précision maximale de la montre.
Ressort : invention horlogère qui remonte à François-Ier et qui constitue la source d’énergie de la montre. Ruban d’acier trempé et bleui ou alliage d’aciers spéciaux, le ressort est enroulé à l’intérieur du barillet. Incassable et inoxydable, il résiste parfaitement à la déformation et il est anti-magnétique. Une fois remonté (comprimé), il restitue l’énergie emmagasinée pour assurer le fonctionnement de la montre.
Restauration : remise d’une montre dans son état d’origine, soit grâce à des pièces d’origine, soit en reproduisant à l’identique ces pièces anciennes.
Retour en vol : voir Fly-Back.
Rétrograde, aiguille rétrograde : aiguille qui recule pour revenir à son point de départ en fin de course. Il existe des aiguilles de calendrier rétrogrades, mais aussi des heures, des minutes ou des secondes rétrogrades.
Réveil : montre munie d’une sonnerie qui se programme à la demande. On dit également alarme. On trouve des montres à réveil dès le XVIe siècle. Le premier brevet de montre-bracelet à réveil a été déposé par Eterna en 1912. Les plus célèbres montres-réveil sont la Cricket (voir Vulcain), la Mémovox de Jaeger-LeCoultre ou la Reveil du Tsar de Breguet.
Revue Thommen : compagnie horlogère suisse fondée en 1853, qui a longtemps assuré la fabrication de la montre-réveil Cricket (voir Vulcain).
Rhabillage : réparation ou remise en état de fonctionner d’une montre. C’est un travail confié à l’horloger « rhabilleur ».
Rhodiage : opération qui consiste à recouvrir une surface métallique d’une pellicule de rhodium (alliage à base de platine), en vue d’éviter l’oxydation de ce métal et pour lui donner un surface brillante. Synonyme de qualité horlogère pour un mouvement ainsi traité.
Richard Mille : jeune marque d’horlogerie, fondée par le Français Richard Mille, s’est taillée une enviable réputation internationale sur le terrain de la haute horlogerie compliquée. Le « style Richard Mille » se distingue par un boîtier tonneau très travaillé et un mouvement aux éléments mécaniques apparents.
Richemont : groupe de luxe principalement horloger, qui est présidé par le Sud-Africain Johann Rupert et qui est propriétaire des marques Cartier, A. Dunhill, A. Lange & Sôhne, Baume & Mercier, IWC, Jaeger-LeCoultre, Montblanc, Panerai, Piaget, Vacheron Constantin, Van Cleef & Arpels…
Rieussec, Nicolas : horloger français qui a réalisé, vers 1821, le premier « compte-secondes », ancêtre du chronographe. L’aiguille des secondes, terminée par une plume, était reliée à un micro-réservoir d’encre qui permettait d’« écrire » le temps court mesuré – d’où le nom de chronographe, « qui écrit le temps »…
Rochet, rocher de remontoir : un rochet est une roue dentée qui transmet au barillet l’énergie du remontage qui réarme le ressort.
Rodolphe : marque de montres créée par le designer Rodolphe Cattin, qui a dessiné des montres pour de nombreuses marques suisses. Les montres Rodolphe ont été récemment rachetées par le groupe Franck Muller.
Roger Dubuis : manufacture genevoise d’horlogerie fondée en 1995 par le maître-horloger Roger Dubuis et l’entreprenant Carlos Dias. La marque a bâti sa réputation internationale sur une qualité horlogère intransigeante, sur des complications innovantes et sur un style fortement identifié.
Rolex : marque d’horlogerie suisse la plus connue dans le monde. Fondée par Hans Wilsdorf, qui avait très vite compris que la montre du XXe siècle serait étanche, précise et tout-terrain, Rolex a développé, dès la fin des années vingt, une collection Oyster qui est toujours un best-seller horloger international : les Oyster sont caractérisées par leur fiabilité (étanchéité, automatisme, précision, résistance) et par leur qualité de fabrication, fruit de minutieux contrôles qualité. Rolex a signé de multiples « premières » mondiales dans le domaine de l’aventure et de l’exploration sous-marine, mais aussi dans l’innovation horlogère (étanchéité, automatisme, date, etc.). Certains modèles sont légendaires : chronographe Daytona, montre de plongée Submariner, montre d’aventures Explorer, etc. Propriété d’une fondation qui rend la marque indépendante, Rolex est aujourd’hui, sous la direction de Patrick Heiniger, la marque locomotive de l’industrie horlogère suisse.
Roskopf, Frédéric (1813-1889), mouvement Roskopf : horloger suisse qui a conçu un mouvement très simple et très économique à produire, auquel il a laissé son nom. On lui doit les premières montres industrielles produites à bon marché.
Roth, Daniel : maître-horloger d’origine niçoise, qui a longtemps travaillé pour Breguet (on lui doit probablement la première montre-bracelet à tourbillon). Créateur de la marque qui porte son nom (aujourd’hui intégrée dans le groupe Bulgari), Daniel Roth a été un des horlogers les plus créatifs de la fin du XXe siècle dans le domaine de la grande complication.
Rotor : pièce de métal, généralement de forme semi-circulaire, qui tourne librement au dos d’un mouvement pour armer le ressort-moteur et fournir ainsi à une montre automatique son énergie. Cette masse oscillante est généralement montée sur roulement à billes : quand son axe de pivotement n’est pas au centre du mouvement, on parle de micro-rotor.
Rouage : ensemble de roues qui engrènent l’une sur l’autre en transmettant énergie et impulsions aux organes de la montre.
Roue : pièce circulaire et dentée tournant sur son axe pour transmettre la force ou le mouvement à un rouage horloger. Une montre compte plusieurs roues (roue de couronne, de centre, des heures, des secondes, roue moyenne, roue d’échappement, etc.).
Roue à colonnes : roue de forme très caractéristique (un cylindre évidé en « colonnes ») qui coordonne les fonctions du chronographe (départ, arrêt et retour à zéro). On trouve cette roue à colonnes, synonyme de technicité horlogère, sur les chronographes haut de gamme.
Royal Quartz : boutique de montres de qualité ouverte en 1978, rue Royale, par les frères Lambert, qui inauguraient ainsi le premier magasin français spécialisé dans l’horlogerie. En dépit de son nom de beptême, Royal Quartz vend surtout des montres… mécaniques de grande qualité !
Rubis : pierres synthétiques d’une grande dureté dans lesquelles pivotent certains axes de rouages horlogers. Ces rubis artificiels ont la même composition chimique que les rubis naturels, qui ne sont plus utilisés en horlogerie. On parle aujourd’hui de jewels pour nommer et décompter ces pierres dans un mouvement horloger.
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