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Par Matthieu Hoffstetter
L'étude sur la «Qualité de la localisation des cantons et régions suisses», publiée mercredi par Credit Suisse , pointe une attractivité en berne des cantons romands.
C'est à se demander comment le bassin lémanique a réussi à connaître une croissance plus forte que la moyenne suisse ces dix dernières années. En effet, selon l'étude de Credit Suisse (CSGN 27.42 -0.15%) «Qualité de la localisation des cantons et régions suisses» publiée mercredi 25 septembre, les cantons romands (et notamment l'arc lémanique) présentent des conditions-cadres moins attrayantes pour les entreprises que la moyenne nationale.
Genève, meilleur canton romand, ne se hisse qu'à la 15e place. Vaud se retrouve en 20e position. La Suisse romande occupe quatre des cinq dernières places du palmarès 2013: Fribourg (22), Neuchâtel (24), Valais (25) et Jura (26).
Le handicap fiscal, l'atout aéroportuaire
Plombé par sa fiscalité (des personnes morales comme des personnes physiques), le canton de Genève tire son épingle du jeu grâce à son accessibilité (de la population, de la main-d’œuvre et surtout pour l'aéroport). Les régions vaudoises proches de Genève profitent également de cet effet, et à une moindre mesure tout l'axe Genève-Lausanne.
Cette zone Genève-Lausanne affiche de bons scores en matière de disponibilité de la main-d’œuvre hautement qualifiée. Dans ce domaine, mais aussi au niveau d'autres indicateurs pris en compte par les auteurs de l'étude, le secteur de Nyon est la région économique romande qui présente les meilleurs atouts en terme d'attractivité.
L'axe entre les deux grandes métropoles romandes est toutefois plombé au niveau de l'accessibilité routière par l'importance du trafic. Pour la première fois, l'étude Credit Suisse a tenu compte des embouteillages: les abords de Lausanne et surtout Genève souffrent de l'engorgement routier et du temps de trajet supplémentaire généré.
Zoug et Zurich en tête du classement national
Sans surprise, la canton de Zoug caracole en tête du classement du canton le plus attractif pour les entreprises, juste devant celui de Zurich. Leur attrait fiscal reste l'atout maître, mais les deux cantons affichent également une bonne disponibilité d'employés qualifiés. Ils devancent les cantons de Bâle-Ville, de Schwytz et d'Argovie.
Ce palmarès «surprend un peu», car le bassin lémanique a enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne suisse au cours de la décennie écoulée, reconnaît pourtant Sara Carnazzi Weber, responsable de l'analyse macro-économique chez Credit Suisse. Elle note que la Suisse romande a «rattrapé son retard» sur la Suisse alémanique sur cette période et a adopté des mesures fiscales de nature à limiter les effets négatifs. Mais le retard reste conséquent.
Le système des forfaits fiscaux a aidé
«Vaud et Genève ont réduit leur handicap en terme d'imposition fiscale grâce aux forfaits pour les personnes physiques, aux régimes fiscaux particuliers pour les entreprises et aussi en profitant de l'arrêté Bonny. Mais ce modèle est de moins en moins tenable», glisse Sara Carnazzi Weber.
«Des discussions sont en cours pour baisser les taux d'imposition ordinaires. A moyen et long terme, cette baisse sera positive. Elle se traduira par une amélioration de l'attractivité», estime l'analyste de Credit Suisse.
Autre amélioration observée dans le bassin lémanique: la disponibilité accrue de la main-d’œuvre hautement qualifiée. «Environ 17% de tous les travailleurs hautement qualifiés qui sont domiciliés en Suisse y sont arrivés depuis 2000, et le chiffre dépasse même largement 20% dans l’arc lémanique et à Zurich», constate l'étude Credit Suisse.
(Newsnet)
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