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Prix Gaïa - L’édition 2013 dévoilée!
 
Le 09-10-2013
de SOJH® - Expositions

Franco Cologni, Elmar Mock, Robert Greubel, Pierre Donzé, Michel Parmigiani ou encore Philippe Stern, tels sont quelques uns des grands noms de l’horlogerie à avoir été distingués par le prestigieux Prix Gaïa. L’édition 2013 vous est dévoilée!

Le 19 septembre dernier, le monde horloger s’est réuni au Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds (MIH) afin de décerner le Prix Gaïa 2013. Artisanat et création, Histoire et recherches ou encore Esprit d’entreprise, telles sont les trois catégories sur lesquelles le jury - personnalités suisses et étrangères issues de milieux divers en relation avec l’horlogerie - s’est penché cette année. Dans l’ordre ont été élus: Andreas Strehler, Günther Oestmann et Ernst Thomke.

Artisanat et création
Andreas Strehler commence sa formation d’horloger en 1987 à Frauenfeld. Sa passion pour son art et la mécanique le conduit tout naturellement à s’atteler à la construction et au développement de mécanismes compliqués.

Il débute sa carrière dans les ateliers de Renaud & Papi (propriété d’Audemars Piguet) au Locle en devenant en 1993 chef de projet responsable du département prototypes. Il travaille alors en collaboration avec des horlogers tels que Robert Greubel, Stephen Forsey et Giulio Papi. En 1995, il s’installe comme horloger restaurateur indépendant alliant restauration de pièces anciennes et création de ses propres mouvements.

En 1998, à Baselworld, il présente son Quantième perpétuel, combinaison d’un quantième de table et d’une montre de poche. Cette création a immédiatement évoqué une version moderne de la pendule sympathique imaginée en 1795 par Abraham-Louis Breguet. L’année suivante il présente la Zwei, une montre-bracelet dotée d’un affichage multiple, semblable à une montre digitale. Le tout réalisé par des rouages à différentiels. En 2001, il est le plus jeune horloger accepté comme membre de l’Académie horlogère des créateurs indépendants (AHCI). A l’âge de 33 ans, Andreas Strehler, tout en restant indépendant, devient responsable technique de la maison H. Moser & Cie.

En 2006, il gagne le Grand prix d’horlogerie de Genève dans la catégorie Montre compliquée, avec sa Moser Perpetual 1 à calendrier perpétuel et réserve de marche de 7 jours. En 2007, pour Harry Winston, il crée l’Opus 7, combinant un mouvement visible et un affichage personnalisé: l’heure est indiquée par un disque tournant, qui peut également indiquer la minute précise en actionnant un levier placé au remontoir. En 2008, inspiré par l’Opus 7, Andreas Strehler présente sa montre Papillon, suivie par la montre Cocon, en 2012. Ces deux montres illustrent parfaitement sa philosophie de mouvements mécaniques minimalistes, conçus comme de véritables organismes vivants. Leurs codes esthétiques constituent à la fois un renouveau et une réinterprétation de l’art horloger traditionnel.

Histoire et recherches
Les recherches menées par Günther Oestmann portent sur l’histoire maritime, l’histoire des instruments scientifiques et des horloges, ainsi que sur l’astronomie, la navigation et la géographie mathématique. Sa thèse l’a amené à faire un remarquable travail sur l’horloge de Strasbourg. Récemment, il a étudié l’introduction des chronomètres dans la marine marchande allemande et dans la marine impériale, et leur fabrication jusqu’à la première guerre mondiale.

Né à Brême en 1959, Günther Oestmann débute sa vie professionnelle par une formation d’horloger qu’il effectue entre 1979 et 1982. Il poursuit, dès 1983 et jusqu’en 1990, des études universitaires en histoire de l’art et en histoire des sciences aux universités de Tübingen et de Hambourg. En 1992, il obtient un doctorat avec une thèse sur l’horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg (Astronomische Uhr des Strassburger Münsters), travail récompensé par le Philipp-Matthäus-Hahn-Award de la ville de Kornwestheim en 1993.

Durant ces années, il collabore comme bénévole, et ceci jusqu’en 1994, au Württembergischen Landesmuseum de Stuttgart, démontrant déjà un intérêt marqué pour le travail muséal. Il travaille ensuite comme assistant à l’Institut d’histoire des sciences de l’Université de Hambourg. Il poursuivra ses études dans le cadre d’une thèse postdoctorale (Habilitation) et publiera en 2001 la monographie Heinrich Rantzau und die Astrologie.

En parallèle à ses recherches et études universitaires, il poursuit sa formation de maître horloger et est reçu en 2002, maître artisan (Meisterprüfung) à la Bundesfachschule für Uhrmacher de Karlstejn (Autriche).

Agrandissant son champ d’intérêts, il travaille ensuite sur l’histoire de la navigation et devient, de 2006 à 2008, conservateur du département maritime du Deutsches Museum de Munich. Depuis 2009, il est professeur invité à l’Institut de philosophie, philosophie des sciences, histoire des sciences et de la technologie de l’Université technique de Berlin et, entre 2010 et 2013, il est associé de recherche au Deutschen Schiffahrtsmuseum de Bremerhaven. Son cours actuel porte sur l’histoire, la construction et l’utilisation de l’astrolabe.

Esprit d’entreprise
Ernst Thomke se caractérise dans un premier temps par un parcours atypique puisque, après des études de médecine qu’il complète par des autres en gestion et marketing, il intègre la recherche pharmaceutique pour Beecham, avant de devenir le directeur marketing du groupe pour l’Europe.

C’est de là qu’il est appelé, en 1978, au sauvetage d’ETA SA. En 1982 il devient administrateur délégué d’Ebauches SA et est nommé administrateur au conseil de l’ASUAG, la société holding d’ETA SA. Il est ensuite directeur général de la SMH de 1984 à 1991. Après avoir quitté la SMH, il est actif dans des conseils d’administration de nombreuses autres entreprises de divers secteurs industriels.

Il est aussi à l’origine de la réalisation de la Delirium, le premier succès en réponse à la concurrence japonaise dans ces années de crises: la montre suisse détenant encore aujourd’hui le record du monde de minceur avec moins de 2 mm d’épaisseur totale.

Mais son nom est surtout connu en tant qu’inspirateur et père de la Swatch. L’idée, lancée en 1980, a été celle de fabriquer une montre électronique révolutionnaire, pas chère et au design attrayant, capable de concurrencer les Japonais malgré la crise. Nicolas Hayek accepte de financer l’aventure. Depuis sa sortie en 1983, la Swatch s’impose comme une marque incontournable et la montre dévient un véritable objet de mode.

C’est grâce à Ersnt Thomke que l’aventure Swatch a pu démarrer. Il a permis à ses ingénieurs, Jacques Mueller et Elmar Mock, de faire aboutir un projet qui a nécessité une modification radicale de la production de la montre jusqu’alors opérée. La suite de l’histoire, on la connaît tous: la Swatch a fêté cette année ses trente ans d’existence et de succès.

Le Prix Gaïa
C’est en 1993 que le Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds (MIH) a créé le Prix Gaïa pour distinguer des personnalités qui ont contribué ou contribuent encore à la notoriété de l’horlogerie, de son histoire, de sa technique et de son industrie. Seule du genre, cette distinction a la particularité de primer les meilleurs parmi les meilleurs.

Nul ne peut se présenter spontanément à cette élection: les dossiers de candidature sont remis par des tiers et permettent aux membres du jury d’apprécier en toute neutralité l’apport de chacun et de désigner un lauréat, voire plusieurs lorsque certaines candidatures se complètent mutuellement. La liberté du jury est garantie par son président, le conservateur du MIH.

Fédération de l'industrie horlogère suisse

 



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