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«L'horlogerie est devenue prisonnière de sa réserve d'Indiens»
 
Le 25-10-2013

Dans une interview parue ce jeudi dans le quotidien Le Temps, l'ex-directeur général de l'actuel Swatch Group livre une analyse sans concessions sur l'évolution de l'horlogerie suisse.

L'industrie horlogère suisse se repose sur ses lauriers: elle reste concentrée sur «le segment du luxe avec des prix surfaits», au détriment de l'innovation dans les montres intelligentes, un créneau qu'elle laisse se développer «loin de nos frontières, aux Etats-Unis, au Japon et en Corée du Sud». C'est en substance ce qu'estime Ernst Thomke, l'un des fondateurs de Swatch, dans une interview livrée ce jour au quotidien Le Temps.

Loué pour sa réorganisation du système productif de l'horlogerie suisse après la crise du quartz, l'entrepreneur ne mâche pas ses mots. Manque d'innovation. Concentration sur le segment du luxe. Délaissement du quartz. Pour Ernst Thomke, «l'horlogerie suisse est devenue prisonnière de sa réserve d'Indiens, celle du tout mécanique, du haut de gamme ... des montres onéreuses voire inaccessibles que tout le monde veut alors que personne n'en a fondamentalement besoin».

L'argent facile

L'homme fustige aussi la qualité de ce type de produits: leur «précision est inversement proportionnelle au prix facturé». Et de conclure: «C'est tellement plus facile de gagner de l'argent sur ce segment!»

Ernst Thomke déplore aussi le délaissement du quartz, une erreur stratégique à ses yeux : «La Suisse a délaissé de manière dommageable ce segment. Sauf l'entreprise Ronda. C'est là que se font pourtant les volumes ...»

Chinois et Japonais

Quartz ou montres connectées, le spécialiste à la retraite estime que la Suisse a laissé ce terrain-là à d'autres pays: «Les horlogers ont abandonné de manière coupable l'entrée de gamme aux Chinois. Et le moyen de gamme est désormais l'apanage des Japonais».

Quant aux montres intelligentes, il considère que notre pays manqué le coche: «Tout ce segment va se développer loin de nos frontières, aux Etats-Unis, au Japon et en Corée du Sud. Ces montres connectées vont être produites par Samsung, Apple et d'autres. La Suisse a complètement raté ce virage.»

PAR MARION MOUSSADEK
BILAN

 



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