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Xenia dans le coffre à bijoux de Michel h.
Garée en haie d’honneur devant l’entrée de l’hôtel Ibis de Delémont, la Lamborghini noire et la Porsche blanche produisent leur petit effet sur les badauds. D’autant plus que les bolides sont griffés « Xenia pour Michel h. ». Là, fashion-victims et friands de people ne peuvent ignorer de qui il s’agit. Née à Lugano de parents russes, Xenia Tchoumitcheva a gagné sa célébrité en montant sur le podium de Miss Suisse 2006, puis en étant élue « femme la plus sensuelle » du pays.
Depuis, la belle a montré qu’en plus d’être bien faite, sa tête était aussi bien pleine. Parlant cinq langues, diplômée de l’université, elle présente à la télévision italienne une émission consacrée à l’économie et anime en parallèle un blog sur le monde du luxe, chicoverdose.com.
« J’aime cet univers, qui va des voitures aux montres, en passant par les hôtels, l’art et le design, et bien sur les bijoux », sourit-elle avec un désarmant accent tessinois.
Inspiration renouvelée
Les bijoux, justement, sont à l'honneur de l'événement mondain du jour. Installé de longue date à Delémont, le joailler créateur prévôtois Michel h., adepte du freeride et du ski hors piste, a déjà signé la collection d'inspiration ethno-nature "Nomades", sublimement portée par Cathy Horn, la femme de l'aventurier Mike Horn. Mais sa nouvelle collection "Riviera", "aux lignes géométriques pures et élégantes, modulant une infinité de coeurs, de ronds et de carrés", doit s'incarner dans une ambassadrice plus branchée urbaine et mode.
C'est par un simple courriel que les premiers contacts entre Michel h. et Xenia se nouent. Sollicitée de toutes parts, la charmante jeune femme est pourtant immédiatement séduite par les créations du Jurassien, et accepte volontiers de devenir l'égérie de "Riviera".
Une recrue de marque donc, qui a la capacité de porter la renommée du bijoutier bien au-delà des frontières suisses. Habillée d'une visibilité médiatique scintillante, la demoiselle oscille sans arrêt entre Londres, où elle habite, Lugano et Moscou. "Xenia nous apporte une extraordinaire ouverture sur l'international", apprécie Michel h., qui concède que pour répondre à la demande, son bijoutier Philippe Valente et lui auront besoin de renforts.
La bourse de la bijoutière
« Car sans artisan de qualité, il n’y a pas de luxe possible », affirme l’entrepreneur. C’est pourquoi il a décidé d’offrir une bourse d’études à une talentueuse jeune bijoutière, Géraldine Rohrer, de Delémont. Absente de la cérémonie car retenue par ses études, la Jurassienne, première de sa promotion, a reçu la distinction de meilleure apprentie de l’année 2013. Elle a intégré la très réputée HEAD, Haute école d’art et de design de Genève, où parmi 160 postulants, seul huit, dont deux Suisses, ont été élus. Et c’est sa marraine Xenia qui offre, sur son cachet, les 10'000 fr. annuels de la bourse.
A la réception de l’hôtel, les yeux de la Tessinoise éclipsent quelque peu l’éclat des bijoux. Le ministre Michel Probst n’est pas dupe, puisqu’au terme de son discours, il remarque que les jeunes présents « étaient très attentifs aux propos de Xenia, mais pas autant aux miens ». Quand au maire Pierre Kohler, il en profite pour adresser aux Ajoulots une petite pique affectueuse : « Alors que Porrentruy fête le boudin, à Delémont on accueille des miss ! » Pour l’instigateur de Win Win, cela commence à devenir une habitude.
Le Quotidien Jurassien |