Le groupe de luxe français ST Dupont a publié lundi soir une perte nette de 600'000 euros au premier semestre de son exercice décalé, contre un bénéfice net de 400'000 euros un an plus tôt, mais table sur une croissance des ventes annuelles et une amélioration du résultat opérationnel.

"Pour nous la tendance est bonne depuis le début de l'année. Sur l'exercice 2013-2014, on espère remonter en EBIT au-dessus des 5,4 millions d'euros d'il y a deux ans", a déclaré à l'AFP le PDG Alain Crevet, alors que le résultat opérationnel avait chuté à 3,4 millions d'euros l'an dernier en raison d'investissements notamment.

Connu pour ses briquets et stylos de luxe mais de plus en plus porté sur la maroquinerie, ST Dupont, contrôlé par le milliardaire de Hong Kong Dickson Poon, a vu son bénéfice opérationnel remonter de 27% au 2e trimestre de son exercice décalé (avril-juin), à 1,4 million d'euros.

Mais sur l'ensemble du premier semestre, il ressort en baisse de 38% à 800.000 euros en raison notamment de dépréciations d'actifs en Chine et de coûts de restructuration.

Côté ventes, "le premier semestre a tenu sans être mirobolant et on attend un bon deuxième semestre", a déclaré M. Crevet.

Le chiffre d'affaires a progressé de 3,7% au premier semestre à 34,5 millions d'euros (la faiblesse du dollar de Hong Kong et du yen ont pesé lourd). La croissance organique a été de 7,9%, particulièrement forte dans les magasins contrôlés directement par ST Dupont -- par opposition aux agents et distributeurs. Revenus des licences compris, le chiffre d'affaires consolidé atteint 37,6 millions d'euros (+2,9%).

M. Crevet a dit à l'AFP tabler sur une croissance "à deux chiffres" des ventes au 2e semestre et espère "maintenir cette année le rythme de croissance de l'exercice précédent", qui était supérieur à 10%.

Les marchés émergents ont tiré les ventes au premier semestre, ce qui a compensé le ralentissement en Europe. ST Dupont réalise désormais plus de la moitié de son chiffre d'affaires en Asie. "On n'a pas senti le ralentissement en Chine pour l'instant. Mais le tour de vis du gouvernement chinois sur les cadeaux (mesures anti-corruption, ndlr) nous rend un peu soucieux", indique M. Crevet.

En revanche "en Europe hors France, la situation est difficile", surtout en Allemagne, en Italie et en Espagne. La France, elle, "s'en sort bien grâce aux touristes", les ventes de ST Dupont sont en nette croissance dans les grands magasins et un peu moins Avenue Montaigne, dit M. Crevet.

Sur le marché russe et au Moyen-Orient, nouvelles terres de conquête, le chiffre d'affaires a progressé respectivement de 32% et 41%.

Côté produits, les ventes de briquets et stylos portées par l'Asie ont bien remonté au second trimestre (+13,1% de croissance organique) et progressent de 6,3% sur le semestre (hors effets de change).

Les briquets édités cette année en partenariat avec le club de football PSG, estampillés Ibrahimovic et autre Beckham et commercialisés à petits prix en série limitée, "marchent très bien", selon M. Crevet: "On a vendu toute la première édition et on réitère une deuxième série et une autre, en version très haut de gamme".

Quant à la maroquinerie, où ST Dupont concentre ses efforts depuis deux ans, elle affiche plus de 10% de croissance au premier semestre, hors effets de change. Le PDG veut en faire d'ici 2016 un 3e pilier aussi important que ceux de briquets et des stylos (30% des ventes pour chaque pôle 10% pour les accessoires et le prêt-à-porter).

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