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«Faire du business à Singapour est facile»
 
Le 09-01-2014

La cité-Etat accueille des centaines de petits entrepreneurs helvétiques. Voyage au sein de cette communauté, à l’occasion de la parution d’un livre retraçant leur histoire depuis deux cents ans.

Lunch time à Singapour. Un entrepreneur suisse passe à table, mais sous couvert d’anonymat: «Inutile de me citer. Tout le monde se connaît ici. On a vécu une vraie bulle entre 2004 et 2012. Les banques et les sièges des grandes boîtes européennes ont inondé Singapour de capitaux. Ils dépensaient sans compter; c’était les «années expatriés». On en a tous profité. Aujourd’hui, tout le monde resserre la vis et on revient à une situation économique plus normale.»

Et en effet, depuis dix-huit mois, le secteur bancaire revient à la réalité. Quelques succursales ont fermé, celles qui restent sont considérées comme les plus sérieuses. Le premier pays au monde pour la facilité à y faire des affaires (d’après la Banque mondiale) subit aussi les pressions que Genève a connues sur sa place financière.

Andreas Zangger, auteur du livre The Swiss in Singapore cite les analystes qu’il a rencontrés: «Sur les 150 banques internationales installées à Singapour, seules 10% sont profitables.» C’est peu. Mais c’est sans compter les 500 gestionnaires d’actifs privés.

Une «dictature capitaliste»

Pourtant, Singapour attire toujours autant et la communauté des Suisses domiciliés sur l’île ne cesse d’augmenter: de 1000 dans les années 1990, ils sont maintenant 4000 à y résider, dont environ 300 entrepreneurs. Tous admirent la rapidité des décisions administratives et leur exécution.

Olivier Roth, patron de la société informatique Pro-Data, est arrivé en 2010: «Faire du business ici est facile et rapide. C’est une «dictature capitaliste» business-friendly qui fonctionne très bien. Du coup, je passe 50% de mon temps à Genève et 50% ici à Singapour», ajoute Olivier Roth.

Même son de cloche chez Oliviero Bottinelli. Le charismatique patron d’Audemars Piguet en Asie du Sud-Est vit à Singapour depuis 1997. «Singapour est un marché très qualitatif. Les Asiatiques connaissent mieux les marques suisses que les Suisses. C’est même une obsession.»

Les millionnaires de l’île et des pays voisins viennent régulièrement faire leurs emplettes chez lui. Entre son arrivée et aujourd’hui, il a multiplié les ventes par 10 et écoule 4000 montres chaque année.

L’argent bien sûr, mais aussi une politique très soutenue du gouvernement en faveur des entreprises… Tout, à Singapour, pousse les Suisses à entreprendre. Du coup, Oliviero Bottinelli est devenu entrepreneur en lançant un, puis deux, et désormais… neuf restaurants italiens dans la ville!

«L’année prochaine, on se lance à Kuala Lumpur, puis Jakarta et aux Philippines. On est les précurseurs de la cuisine italienne ici.» Avec l’informatique et les services, la restauration est un des secteurs les plus dynamiques.

La devise de Singapour, «Work hard, play hard» (travaille dur et amuse-toi autant), s’incarne tous les soirs à Club Street près de Chinatown. Ici, les banquiers, employés, jeunes entrepreneurs se retrouvent autour d’une Appenzeller dès 19 heures. L’ambiance est festive et les contacts faciles.

Frédéric Druz, 29 ans, gère le bureau de Swiss Dreams, distributeur d’alcools et d’épicerie suisse à Singapour. Shumit Chanda, son boss qui arrive tout juste de Zurich, va droit au but: «Le business est bon mais la main-d’œuvre qualifiée est de plus en plus dure à trouver. Les Singapouriens considèrent le service comme un métier bas de gamme. En plus, le gouvernement vient de durcir la législation: sur 5 postes à pourvoir, je ne peux plus embaucher qu’un seul étranger.»

Après le dîner (chinois), Christopher Franck nous invite à une rapide visite guidée de Singapour by night. Zurichois d’origine, installé en Asie depuis 1990, Christopher a vendu il y a dix-huit mois sa société de distribution de cosmétiques (50 millions de dollars de chiffre d’affaires par an) à son plus gros client: le groupe chinois Coty. Désormais, il voyage sur toute l’Asie du Sud-Est et la Chine pour développer ses cosmétiques.

23 h 30: il est temps pour lui de nous quitter, il retourne travailler. «J’ai une conférence téléphonique avec Genève et je dois valider un rapport…». Mais à quel moment dorment les Suisses à Singapour? Dès que l’opportunité se présente. Singapour, une histoire d’opportunités!

200 ans d’histoire helvétique dans la cité-état
Histoire «Les Suisses de Singapour», écrit par le Zurichois Andreas Zangger (Editions Didier Millet ) retrace 200 ans d’histoire helvétique dans la cité-Etat.
Il nous apprend que: ν 20,5 milliards de francs ont été investis par des Suisses ces dix dernières années à Singapour. Soit plus que les Allemands et les Français réunis.
ν Le Swiss Club de Singapour, fondé en 1871, est le deuxième propriétaire foncier de Singapour après l’Etat. Ses terrains immenses sont loués par différentes ambassades et écoles. Le Swiss Club est devenu un club familial ouvert sur les communautés des autres pays. Avec piscines, terrains de tennis, restaurants et même un hôtel ouvert en 2012.
ν Diethelm est la plus ancienne société suisse de commerce basée à Singapour. Elle est devenue DKSH, une multinationale spécialisée dans les services aux entreprises et la distribution en Asie du Sud-est, dont le siège est à Zurich. Son chiffre d’affaires en 2012 a atteint 8,834 milliards de francs.
ν Nestlé est la première multinationale à s’être installée à Singapour en 1912. Suivie par l’industrie horlogère dans les années 1920. Rolex avait son propre agent dans les années 30
ν Plus de 50% des montres suisses exportées dans le monde sont destinées au marché asiatique. En 2012, les ventes de montres suisses à Singapour ont représenté 1 milliard de francs. Deux tiers d’entre elles sont destinées au marché indonésien.
ν Auguste Borel fut le premier Suisse à s’implanter à Singapour en 1825. C’était un Neuchâtelois.

BILAN

 



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