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Raymond Weil, le parcours d'un horloger hors norme
 
Le 28-01-2014

Le fondateur des montres Raymond Weil s’en est allé aussi discrètement qu’il aura vécu. Il laisse une empreinte indélébile.

Le fondateur de la maison horlogère Raymond Weil s’en est allé paisiblement dimanche dernier, à peine le Salon de la haute horlogerie terminé. Qui aurait pu prédire une telle carrière à cet homme resté humble toute sa vie, issu d’une famille suisse très modeste qui s’était expatriée en France jusqu’en juin 1940 ?

Raymond Weil est né le 10 octobre 1926 à Genève. Sa famille déménage à Paris, puis à Salon-de-Provence. Son père travaille alors pour une entreprise active dans la soie. En 1939, la famille part s’installer à Nice où vivait sa sœur. Durant l’été 1940, il rentre avec son père à Genève pour suivre son école secondaire. Sa mère organise le déménagement, puis traverse l’Arve sous l’eau en essuyant les tirs de mitraillettes des douaniers allemands. Ses parents l’envoient suivre ses études de commerce à Bienne. Il achèvera sa maturité commerciale à Genève.

Il entre en 1945 à la Société Générale de Surveillance (SGS) où il œuvre auprès du grand patron pendant quatre ans. Il y découvre les subtilités du commerce international en effectuant de nombreux stages à l’étranger. Rentré en Suisse en 1949, il retrouve un de ses meilleurs amis et camarade d’étude, Maurice Stroun, qui l’encourage à rejoindre l’affaire de son père, Camy Watch, en 1950. Il y restera 27 ans.

«Camy Watch, c’était de la qualité avec un design un peu différent pour l’époque. Il ne fallait pas être banal», nous déclarait Raymond Weil, en 2006, lors du 30e anniversaire de sa propre marque. Entre temps, en 1952, il fait la connaissance d’Eliane Bloch à Lyon qu’il épousera quelques mois plus tard.

En plein marasme horloger
«Suite à des problèmes internes à la famille Stroun», comme nous le rappelle sobrement son beau-fils Olivier Bernheim, Raymond Weil décide en 1976, à l’âge de 50 ans (!), de quitter la PME qu’il dirige avec une partie de son état-major. Temporairement hébergé dans les bureaux de son ami Pierre Bergerat, il crée sa propre entreprise en plein marasme horloger, grâce au soutien psychologique et financier de son épouse.

Il commence par faire fabriquer des montres en private label (avec la marque du client), puis il lance la marque «Dinita», soit la contraction des prénoms de ses deux filles (Diana et Anita). «Mais ce nom ne parlait pas et un client saoudien l’a encouragé à utiliser son propre nom, comme le faisait Yves Saint-Laurent», observe Olivier Bernheim, qui a épousé Diana et est venu épaulé son beau-père dès 1982. « Nous nous sommes toujours parfaitement entendus. Les deux seuls fois où nous avons eu des discussions animées, c’était lorsque j’ai voulu installer un ordinateur au bureau, en 1984, et quand j’ai dépensé un peu d’argent pour mettre de la publicité dans un quotidien», se souvient-il.

300 000 montres
Raymond Weil incarne une génération horlogère. Dès les premiers pas de sa marque, avec l’appui de son ancienne secrétaire personnelle Simone Bédat, il crée la montre bijou pour femme, avec un design novateur pour l’époque. Il aura aussi su positionner sa marque sur une gamme de prix raisonnables. Dès la dixième année, il vend quelque 300 000 montres ! Pendant longtemps, il ne vend pas de montre au-dessus de 1500 francs. Il opère une légère montée en gamme avec l’arrivée d’Olivier Bernheim, son beau-fils, à la tête de l’entreprise.

Doté d’un sens inné des relations humaines et marqué par une enfance modeste, Raymond Weil s’entoure de très fidèles amis : Maurice Stroun, Gilbert Maillard, Pierre Bergerat (avec qui il va s’initier à l’aviation dès 1976), Pierre Egger et Gilbert Petitjean. Il appelle ses amis tous les jours et prend des nouvelles de tous les siens de la même façon.

«Il était l’incarnation même de la gentillesse, de la simplicité et de l’humilité. Jamais je ne l’ai entendu dire du mal de son prochain», se souvient avec tendresse son beau-fils. Suite à un accident de scooter intervenu voici environ trois ans, il est contraint de rester dans son appartement, avant de démissionner du conseil d’administration en septembre dernier. Il laisse une maison réputée mondialement aux mains non seulement de son beau-fils, mais également de ses deux petits-fils Elie et Pierre Bernheim.

BILAN

 



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