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Le SIHH à Genève, le salon du glamour
 
Le 30-01-2014
de SOJH® - Expositions

Durant cinq jours, Genève a vécu à l’heure du Salon international de la haute horlogerie. Malgré la crise, les stars étaient nombreuses pour promouvoir l’horlogerie suisse de luxe.

Les premiers horlogers de Suisse étaient des paysans de montagne qui trouvaient là de quoi travailler durant l’hiver. Deux siècles plus tard, il leur en est peut-être resté cette façon de vous soupeser du regard en vous expliquant d’un air madré que faire venir des stars, «ç’a eu payé. Mais ça paie plus.»

La 24e édition du SIHH, le Salon international de la haute horlogerie, qui a réuni sur 5 jours et 30 000 mètres carrés 16 marques horlogères du groupe Richemont (Baume & Mercier, Vacheron Constantin, Cartier, Richard Mille, Piaget, Jaeger-LeCoultre notamment), devait être celle du retour à la raison. Fini les stars par brassées et les soirées délirantes, nous promettait-on à la cantonade. Genève redevenait calviniste pour un secteur marqué par une légère hausse de son chiffre d’affaires (+1,7% en 2013) mais inquiet de voir diminuer de 15% ses exportations vers la Chine, son plus gros client (¼ des ventes).

Le local fait vendre
Au matin du premier jour, cette impression semblait trouver confirmation. Premier constat: c’est le local qui est en fait à la mode. Les Asiatiques aiment acheter un produit helvétique, et plus encore venir le chercher en Suisse. A l’ouverture du salon lundi à 9 heures, Roger Dubuis mise sur l’ambiance alpine et dévoile un coucou géant (5,6 mètres, 800 kilos). Montblanc décore son stand de photos du Jura, Parmigiani se revendique de Fleurier, Audemars Piguet a fait ajouter Le Brassus à son logo depuis deux ans. «La Vallée reste notre meilleur outil de communication», souligne Laurence Rochat, ancienne médaillée olympique (le bronze à Salt Lake City en ski de fond), aujourd’hui hospitality manager d’Audemars Piguet. Une tactique payante: AP a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 600 millions de francs et vendu 35 000 montres.

Chez Parmigiani, c’est 8000 seulement, au prix moyen de 50 000 francs. «On a oublié que le luxe était rare», souligne son directeur, Jean-Marc Jacot. Pas de star pour le sponsor de la confédération brésilienne de football.

Comme chaque année, les organisateurs ont réussi à faire de la froide halle de Palexpo une succession de petits salons feutrés aux couleurs gris-beige et lumières tamisées. La moquette est épaisse, le Pouilly moelleux, mais la compétition est féroce. En off, l’ambiance n’est pas forcément confraternelle. Chacun se pose en défenseur du vrai luxe face aux horlogers «qui font du sous-vide». Il faut dire que l’enjeu est énorme. Après Genève, il y aura Baselworld en mars. Et après Baselworld, les dés seront jetés: 80% des commandes annuelles auront été passées. On parle ici d’un marché estimé à 20 milliards de francs, pour lequel les marques ne cessent d’investir dans l’outil de production. Jaeger-LeCoultre espère créer entre 70 et 90 postes supplémentaires, sur un total de 1400 à Genève et à Porrentruy.

IWC (120 000 montres produites chaque année) va dépenser plus de 40 millions de francs cet automne dans la construction d’une nouvelle usine de fabrication à Schaff­house. Voilà pour le décor.

IWC marque les esprits
Une semaine plus tard, le générique de fin du SIHH ressemble quand même à une super­production hollywoodienne (Kevin Spacey, Susan Sarandon, Hugh Jackman, Ewan McGregor) ou française (Mélanie Laurent, Pierre Niney, Rossy de Palma, Clotilde Courau). Nous y avons également croisé des sportifs (Lewis Hamilton, Luis Figo, Arsène Wenger, Nico Rosberg, Ottmar Hitzfeld, Fabian Cancellara), des top-modèles (Adriana Lima, Bar Refaeli, Karolina Kurkova), des musiciens (deux membres de Supertramp, la chanteuse de jazz Melody Gardot). Nous avons même rencontré des chauffeurs de taxi heureux! «C’est le salon qui nous fait le plus travailler», se félicite l’un d’eux entre l’aéroport, contre lequel est adossé Palexpo, et les hôtels du centre-ville où sont logées les stars.

Si le SIHH est resté le salon du glamour, c’est une fois encore à IWC qu’il le doit. La marque de Schaffhouse est devenue une référence en matière d’événement haut de gamme. Sa soirée, mardi soir dans la halle 1 transformée pour l’occasion en île des Galapagos, a fait le délice de 900 convives charmés par la présentation d’Ewan McGregor, éblouis par le spectacle ad hoc du Cirque du Soleil et envoûtés par le saxophone de John Helliwell.

Pas sûr que Georges Kern ait eu le temps d’apprécier. Tandis que les vedettes se succédaient en rangs serrés, le CEO et maître de cérémonie arpentait le tapis rouge en resserrant nerveusement son nœud de cravate. Pour lui comme pour ses collègues CEO, même si on a l’air de faire la fête, en réalité, ça bosse. Les stars, elles, on ne sait trop si elles viennent pour le boulot ou pour le plaisir. Appelée au pied levé pour remplacer Jean Reno (malade), Mélanie Laurent a-t-elle dansé au milieu des invités parce qu’elle s’éclatait ou pour transformer sa pige d’un soir en contrat ferme? Difficile de savoir. Un peu des deux sans doute.

«On se voit aux césars!»
Au salon, en revanche, c’est purement professionnel. Au stand IWC, assis dans un coin, un employé lustre à la chaîne les montres qu’il tend à la vedette qui se présente devant les photographes. Chez Montblanc, l’incertitude qui planait autour de la venue de la superstar australienne Hugh Jackman créait une tension palpable, jusqu’à ce que l’acteur vedette de la franchise X-Men fasse son apparition.

Le lendemain, l’ambiance était franchement détendue. Clotilde Courau et Rossy de Palma papotaient comme deux vieilles copines. «On se voit aux césars, alors?» lançait l’égérie déglinguée des films de Pedro Almodóvar à la princesse de Savoie, tandis que le mannequin Elettra Wiedemann (fille d’Isabella Rossellini, petite-fille d’Ingrid Bergman) et le comédien Pierre Niney (Yves Saint Laurent au cinéma) donnaient la réplique aux photographes. Montblanc, lanterne rouge du groupe Richemont, cherche à remonter la pente. Il faut croire que les stars, ça paie encore…

Le jeune premier et la star des ouvrières
En visite sur le stand Montblanc, l’acteur Pierre Niney découvre le monde du luxe depuis le succès du film sur Yves Saint Laurent. Il y joue le rôle-titre. «Ah, c’est lui! Je ne l’avais pas reconnu», s’exclame Monique Wyssmüller en regardant par-dessus ses verres grossissants. Naïfs comme nous sommes, nous l’imaginons forcément impressionnée d’être ici en vedette au salon, au milieu des stars. Et en fait, pas vraiment… «Oh, je suis déjà allée en Chine, au Mexique, en Russie, en Turquie, en Italie, en France, énumère-t-elle sans parvenir à être exhaustive. J’ai déjà rencontré le pianiste Lang Lang lorsqu’il est venu visiter l’atelier.» Doyenne de la quarantaine d’employés de Montblanc à Villeret («J’étais déjà là du temps où ça s’appelait Minerva»), Monique est en quelque sorte la star des ouvrières. La voir manipuler des aiguilles plus fines qu’un cil avec une sorte de pince à épiler est très impressionnant. «Je suis régleuse. C’est un métier d’autrefois que nous ne sommes plus très nombreux à pratiquer. J’ai appris à l’Ecole d’horlogerie de Saint-Imier, comme beaucoup de femmes de la région. On pouvait travailler à la maison, ce qui est bien pratique avec des enfants.»

L'Illustré

 



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