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Guenat SA - Montres Valgine s'installe dans sa nouvelle unité de production aux Breuleux. La société jurassienne se consacre principalement au développement et à la production des montres Richard Mille.
«Nous avons voulu construire un bâtiment de bonne qualité sans tomber dans les excès. C'est le premier bâtiment industriel du Jura à avoir le label Minergie.» Dominique Guenat, le patron de Guenat SA - Montres Valgine aux Breuleux peut afficher sa satisfaction. La nouvelle unité de production est sous toit. Les ouvriers travaillent aux dernières finitions. Le mobilier est installé petit à petit. La marque horlogère Richard Mille, dont l'entreprise assure le développement et la production, aura une vitrine. Par ailleurs, l'ancien bâtiment, datant des années 1950 et agrandi en 1972, est en rénovation.
«Le besoin en surface par personne ne fait qu'augmenter. Il est très important pour notre personnel d'avoir de bonnes conditions de travail», explique Dominique Guenat. La société emploie actuellement 35 collaborateurs. «D'ici fin 2007, nous serons 40. La construction est prévue pour 80 personnes.» La maison n'entend toutefois pas procéder à des engagements massifs. Elle entend assurer «un développement régulier».
Guenat SA - Montres Valgine fait partie d'un holding qui comprend aussi Horométrie, une société fondée en 2001 par Dominique Guenat et son associé Richard Mille. Le but est de se distancer du private label. «L'activité principale de Valgine reste le développement des produits Richard Mille», dit Dominique Guenat. Fondée au début du XXe siècle, Guenat SA - Montres Valgine est une affaire de famille. «J'ai repris l'entreprise en 1986», se souvient le troisième membre de la famille à la diriger.
La marque Valgine a été abandonnée et l'entreprise s'est concentrée sur le private label. «Nous continuons à travailler avec quelques maisons. J'ai toujours estimé que c'était un bon exercice. ça exige beaucoup en termes de prix, de critères de qualité et délais. Bien entendu, aujourd'hui, nous travaillons avec certaines marques qui font des produits d'un niveau équivalent au nôtre.» Le nombre de clients a été toutefois passablement réduit. Ils sont trois ou quatre, selon Dominique Guenat.
Avec ce nouveau bâtiment, la société entend, pour la marque Richard Mille, «avoir une plus grande intervention au niveau de l'assemblage ainsi qu'un peu plus de souplesse. Aussi pour que le produit final réponde à nos critères», conclut Dominique Guenat.
Des machines de course au poignet
«Avec Richard Mille, nous nous sommes rencontrés en 1987. Nous avons travaillé ensemble, nous fabriquions les montres Mauboussin, dont il était directeur général. Nous avons décidé de nous associer fin 1998 pour lancer cette marque», explique Dominique Guenat. Richard Mille, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, a fait sensation avec son premier modèle, dévoilé en 2000. Esthétique et technique sont alliées à l'utilisation de matériaux nouveaux. Certains qualifient Richarde Mille «de génie horloger du 3e millénaire». Les modèles s'apparentent à «des machines de course au poignet». Prix d'entrée? 40 000 francs.
Depuis 2000, la collection s'est enrichie. Elle comprend aujourd'hui 15 modèles, du RM 001 au RM 016. Pas de numéro 13? «C'est un peu de la superstition», répond Dominique Guenat. La marque s'est associée avec le pilote de Formule 1 Felipe Massa. Ce n'est pas une forme de marketing classique. «Nous considérons Felipe Massa comme un test-driver.» Le sportif a porté le modèle RM 006 deux saisons, tant pendant les courses que les essais. «La pièce est revenue en ordre malgré deux accidents», relève Dominique Guenat. «Nous développons aussi des choses avec lui. ça va au-delà de dire que le pilote porte telle ou telle montre.»
L'Impartial / Daniel Droz |