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Nick Hayek: «Pas de raison d'avoir peur»
 
Le 13-02-2014

Pour le patron de Swatch Group, qui embauche des frontaliers, le vote sur l’immigration est une démonstration de force et d’indépendance de la Suisse.

Personne ne fournit davantage de travail que le directeur de Swatch Group: Nick Hayek a créé l’an dernier 900 emplois dans notre pays, devant Richemont, Novartis, Roche et Swisscom. Sa capacité de production a été enrichie d’une fabrique de cadrans de montres à Granges (SO) et d’unités de composants à Villeret (BE) et à Boncourt (JU), à la frontière française.

Comment vous en sortirez-vous avec les contingents?

On se débrouillera! Le peuple ne s’est pas prononcé sur une diminution des contingents, mais sur la limitation de la croissance, ce qui n’est pas pareil.

Une limitation ne vous fait pas peur?

Non, nous n’avons pas peur, il n’y a pas de raison.

L’industrie cédera-t-elle au travail au noir?

Votre question est hors de propos! Calmons-nous: le peuple n’a pas décidé de fermer les frontières!

Donnerez-vous la préférence nationale aux Suisses?

Nous produisons en Suisse. Nous engageons beaucoup de gens pour leur qualification et leur motivation, pas prioritairement pour leur passeport.

Que se passera-t-il dans vos usines de Boncourt?

Rien, nous continuerons à produire nos beaux produits.

Avez-vous entendu la crainte exprimée en Europe?

Je vous le dis comme je le pense: la Suisse a saisi l’opportunité de montrer sa force et son indépendance. Et c’est une bonne chose. Nos politiciens peuvent s’appuyer sur un vote populaire. Le seul d’ailleurs en Europe sur le sujet.

Une bonne chose? Vous êtes sérieux?

Tous ceux qui relèvent des vrais problèmes ne sont pas des extrémistes. Les politiciens européens n’osent pas poser la question de l’immigration au peuple, mais s’ils veulent éviter une montée de l’extrémisme, ils seront forcés d’aborder ce problème. J’ai regardé le débat d’une TV allemande et je constate que le public allemand par exemple était majoritairement du côté du vote des Suisses.

La population n’a pas été manipulée par un parti populiste?

Pas du tout! Après le rejet de l’initiative Minder «contre les rémunérations abusives», les Européens nous avaient qualifiés de grands démocrates indépendants. Vu de Bruxelles, ce vote était «sensationnel». Et maintenant, d’un coup, nous serions manipulés? Il ne faut pas prendre les Suisses pour des imbéciles.

Diriez vous que l’Europe a plus à perdre que la Suisse?

Les deux ont à perdre et à gagner.

Vous ne craignez rien pour les accords bilatéraux?

Non, je pense que cela va créer des opportunités. Cela dépendra de notre leadership et de notre créativité. Petit rappel: qui a renoncé à l’application stricte des «critères de Maastricht» quand son déficit a dépassé les 3% du PIB? L’Allemagne. Avec quelles sanctions?

LE MATIN

 



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