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Baselworld ferme ses portes aujourd'hui jeudi. Pendant dix jours, les plus grandes manufactures horlogères mondiales y ont présenté leurs nouveautés les plus prestigieuses et signé moult contrats lucratifs. Après une année de consolidation à "très haut niveau" la branche repart, selon la Fédération de l'industrie horlogère suisse. Bilan avec Thierry Stern, patron de Patek Philippe.
Patek Philippe a occupé cette année un nouveau stand luxueux de 1500 m2, pas moins de 30% de plus que lors de l'édition précédente. Le pavillon, entièrement vitré, se veut symbole d'ouverture. Mais l'entreprise familiale défend également d'autres valeurs suisses: "fabriquer les meilleures et les plus belles montres du monde", "se montrer efficace sans pour autant que cela soit apparent" sont les devises de la manufacture Patek Philippe.
La société rencontre au salon près de 90% de ses détaillants. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de la stratégie suivie par M. Stern: il préfère travailler avec de petits détaillants indépendants. Ce qu'il appelle "rester horloger". En 2013, la manufacture a produit 55'000 pièces pour un chiffre d'affaires estimé autour de 1 mrd CHF.
De fait, l'indépendance est une condition "sine qua non" pour ce membre de la famille Stern, à la tête de la maison horlogère depuis quatre générations. Elle est la première des dix valeurs qui, depuis toujours, constituent la vocation de la marque: l'indépendance, la tradition, la qualité, la rareté, l'esthétique, le service, l'émotion et l'héritage.
A Walter von Känel, patron de Longines, qui affirme que "l'indépendance est impossible", il répond qu'il maÎtrise l'ensemble de sa production, son réseau de distribution et surtout qu'il peut mener une politique "à très long terme".
Patek Philippe a toujours fait preuve de davantage de réserves que nombre de ses consoeurs envers la Chine. "C'est un nouveau marché, gigantesque", explique Thierry Stern. Là encore, il donne la priorité à l'indépendance. L'Empire du Milieu ne compte que deux magasins Patek Philippe. Le président estime qu'il faudra encore deux ans au moins avant que le marché chinois se stabilise. Selon lui, l'Europe et les Etats-Unis ont encore du potentiel.
M. Stern préfère également rester "optimiste mais prudent" quant aux perspectives de la branche, reprenant les termes de Jean-Daniel Pasche, le président de la Fédération de l'industrie horlogère suisse. Les dernières années ont été marquées par une croissance fulgurante, mais les exportations ont subi un repli marqué l'an dernier, notamment en Chine.
La maison genevoise fête en octobre 2014 son 175e anniversaire, mais, s'estimant "pas encore prête", elle n'a rien dévoilé ni des festivités ni des collections spéciales qu'elle produira à cette occasion. Rendez-vous en automne.
Romandie |