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Visite de la première édition de l’ancêtre de Baselworld, avec un conseiller d’Etat socialiste perçu comme pas assez protectionniste
«Une soixantaine de journalistes ont répondu à l’invitation du Comité de presse de la Foire suisse d’échantillons, qui les conviait à parcourir les différents locaux d’exposition de la Foire trois jours avant l’ouverture officielle. …
La visite a commencé par la Centrale N° 1, installée dans les vastes locaux du Casino de la ville, notamment dans la grande salle de concerts, où l’on a construit un plancher de 750 mètres carrés, grâce auquel les nombreux stands sont éclairés à profusion. Au rez-de-chaussée se trouvent les stands du groupe de l’agriculture et de l’horticulture et d’une partie du groupe des arts graphiques. La grande salle de concerts, au premier étage, abrite les groupes très importants de l’horlogerie et de la bijouterie et des industries textiles, qui offrent une excellente occasion de se convaincre des progrès remarquables réalisés en Suisse dans ce domaine depuis deux ans. …
Cette première et rapide visite permet déjà de bien augurer du succès de la première Foire suisse d’échantillons. Il est établi d’ores et déjà que cette institution répondait à un besoin très réel et qu’elle est appelée à l’avenir à rendre des services extrêmement précieux. En faisant connaître au commerce les nouvelles sources de production de notre industrie, en leur trouvant de nouveaux débouchés, en donnant aux producteurs et aux acheteurs des diverses parties de notre pays l’occasion de se rencontrer chaque année, en fournissant aux petits industriels et aux artisans le moyen de faire de la propagande avec un minimum de frais, la Foire de Bâle contribuera puissamment à l’essor économique de notre pays. Elle nous aidera aussi à reconquérir notre indépendance économique en faisant connaître au public les nombreux articles qu’il peut depuis la guerre se procurer en Suisse au lieu de les faire venir de l’étranger. Si les organisateurs de la Foire restent fidèles à ce programme et s’ils appliquent rigoureusement leur principe de n’admettre que des maisons suisses n’exposant que des produits fabriqués en Suisse, leur entreprise obtiendra certainement l’appui de tout le pays. Il importe beaucoup, à ce propos, que l’administration de la Foire exerce un contrôle vigilant et ne laisse s’introduire subrepticement aucun produit fabriqué à l’étranger. Tout soupçon de connivence de certaines maisons suisses, si rares qu’elles soient, avec l’étranger aliénerait à la Foire une part importante de sa clientèle éventuelle et compromettrait gravement son succès futur.
A cet égard, un passage du discours prononcé au banquet de la presse par M. le conseiller d’Etat (socialiste Hermann) Blocher, président du Comité d’organisation – qui a dit par ailleurs nombre de choses excellentes – n’a pas été sans soulever quelques appréhensions. M. Blocher a émis le vœu que, après la guerre, la Foire de Bâle serve d’intermédiaire pour les transactions commerciales entre les pays voisins actuellement en guerre. Comment le magistrat bâlois n’avait-il pas vu que rien ne serait plus dangereux qu’un tel rôle, dont seule parmi les Etats voisins l’Allemagne serait appelée à bénéficier? Pour que la Foire de Bâle devienne une institution durable et féconde, il ne faut pas qu’elle quitte le terrain national. C’est là, m’a-t-on affirmé, le sincère désir des organisateurs. Espérons que M. Blocher se rangera aussi à cet avis. …»
LE TEMPS
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[Archive] Un Blocher à la Foire (nationaliste) de Bâle, en 1917
