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Après Giorgio Armani, c’est Prada qui ouvre boutique. Et voit grand: mille mètres carrés sur deux étages.
Les ouvriers serrent les derniers boulons. Les nettoyeurs traquent le moindre grain de poussière. Les décorateurs s’affairent pour que les vitrines soient bien achalandées. Avec goût. A l’italienne. Le 1er mai, Prada ouvre son magasin de la rue du Rhône, une petite nouvelle à l’échelle du groupe mais un événement géant pour Genève, qui ne se lasse pas de s’enorgueillir d’abriter, sur une seule rue, la quasi-totalité des marques de mode qui comptent.
Magasin? Un palace plutôt. Mille mètres carrés, ce qui en fera le plus important magasin de Suisse pour cette marque. Et deux étages, dédiés à la mode masculine et féminine. A Milan, on ne divulgue aucun chiffre (investissement, montant du loyer, éventuel pas-de-porte) sur cette opération.
A quelques mètres à l’ouest, chez Giorgio Armani, enseigne amirale du couturier milanais, qui vient d’ouvrir, la discrétion est aussi de mise. Tout au plus apprend-on que l’inauguration officielle n’a pas encore été agendée. Ces deux marques viennent s’ajouter à au moins huit autres enseignes «made in Italy» qui ont pignon sur rue du Rhône. Les firmes italiennes y jouent désormais des coudes avec les groupes français. Revers de cette médaille dorée, l’irruption de ces nouvelles enseignes pèse toujours plus sur les prix du foncier. Car ces marques de prestige auréolent le quartier entier. Selon un rapport de Credit Suisse publié en mars, les loyers des bureaux et des surfaces commerciales continuent de flamber dans l’hypercentre: plus de 600 francs le m2 par an, contre environ 420 francs en 2011. Si plusieurs banques ont décidé de déplacer certains de leurs services «back-office» de l’hypercentre à la périphérie, leurs bureaux ont été repris par des sièges sociaux d’entreprises, des études d’avocats ou des firmes de conseil.
Tribune de Genève |