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Richemont finance une chaire à l’IMT de Neuchâtel
 
Le 29-04-2014

Le groupe genevois de luxe mise sur les nouvelles technologies manufacturières

Rares étaient jusqu’ici les passerelles entre le monde académique et l’horlogerie. Richemont a toutefois décidé de se rapprocher de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Plus concrètement, le groupe genevois de luxe va financer une toute nouvelle chaire à l’Institut de microtechnique de Neuchâtel (IMT). Elle sera destinée selon l’appellation officielle aux technologies de fabrication multi-échelles. «L’innovation est un devoir, une source d’inspiration», a dit lundi Richard Lepeu, codirecteur général de Richemont, lors d’une conférence de presse au siège du groupe à Bellevue. Les maisons horlogères du géant du luxe entendent bien profiter des futures découvertes et du progrès technologique qui émaneront de cette antenne de recherche.

La chaire prendra place dès 2015 dans Microcity, le nouveau bâtiment du site neuchâtelois de l’Institut de microtechnique, dans lequel le canton a injecté 71,4 millions de francs et qui sera inauguré la semaine prochaine. Depuis la reprise de l’IMT par l’EPFL en 2009, il s’agit de la 11e chaire de cette filiale, dont plusieurs sont soutenues par des entreprises privées. Par exemple, la manufacture Patek Philippe avait signé un partenariat en 2011 dévolu à l’application de micro et nanotechnologies à l’horlogerie. En 2012, c’est l’entreprise industrielle PX Group qui s’était engagée pour une chaire dédiée à la métallurgie.

Recherche d’un professeur

Patrick Aebischer, président de l’EPFL, a indiqué que la procédure de recrutement pour trouver le professeur titulaire de la chaire Richemont avait déjà débuté. Son profil a été établi en collaboration avec le groupe partenaire. A lui et à son équipe d’inventer le futur de la production manufacturière horlogère.

Cette antenne, qui pourrait employer jusqu’à 20 chercheurs à terme, s’occupera en particulier des nouveaux processus de production qu’amènent invariablement différentes ruptures technologiques en cours. Comme l’impression en trois dimensions ou l’usinage au laser. Elles permettront à l’avenir de produire des composants horlogers à toutes les échelles et à tous les niveaux de précision. Objectif? Contribuer à l’amélioration de la performance et de la qualité des montres en utilisant notamment de nouveaux ­matériaux. Il sera ainsi possible d’élaborer des pièces jusqu’alors impossibles à réaliser, a relevé Christian Enz, directeur de l’Institut de microtechnique. «La révolution de la technologie digitale va beaucoup changer les procédés manufacturiers», selon Patrick Aebischer. Toutefois, pour l’heure, les technologies additives, comme l’impression 3D, ne sont pas complètement adaptées aux besoins de la microtechnique.

Les détails financiers du partenariat n’ont pas été dévoilés, mais une chaire coûte environ 2 millions de francs par année, selon Patrick Aebischer. Richard Lepeu a précisé que son groupe s’était engagé sur la durée. Quid des futures applications? «La propriété intellectuelle revient au sponsor», a précisé Patrick Aebischer. Mais les innovations pourront profiter à toute l’industrie, a souhaité Richard Lepeu. Au-delà de cette nouvelle chaire, Richemont investit chaque année une centaine de millions de francs dans ses propres structures de recherche et de développement. Et le groupe est en train de construire un campus à Meyrin, devisé à 100 millions de francs. Il est destiné, entre autres, à la transmission des savoirs. Une autre manière de préparer l’avenir.

Bastien Buss
LE TEMPS

 



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