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Le secteur du luxe a enregistré des ventes en hausse de plus de 12% en 2012 malgré le contexte économique morose.
Le secteur a été porté notamment par des acteurs français particulièrement dynamiques, souligne une étude publiée mardi par le cabinet Deloitte.
En 2012 (ou en 2012/2013, pour les groupes ayant des exercices décalés), les 75 plus grands acteurs mondiaux du luxe ont généré 171,8 milliards de dollars (152,4 milliards de francs) de chiffre d'affaires cumulé.
Les ventes moyennes des entreprises du secteur s'élèvent à 2,3 milliards de dollars, avec des croissances moyennes de 12,6%, et même de 14,3% entre 2010 et 2012 - et des hausses des profits de l'ordre de 12%, indique Deloitte.
«Bien qu'ils opèrent dans un environnement économique perturbé, les grands acteurs du secteur de luxe résistent et montrent la solidité de leur modèle», commente Stéphane Rimbeuf, responsable consommation chez Deloitte.
Les acteurs français apparaissent particulièrement vigoureux. LVMH, qui détient notamment plusieurs marques horlogères suisses, à l'image de TAG Heuer, prend la tête du classement. Trois entreprises hexagonales figurent dans le top 10 et 11 dans le top 75.
Numéro un mondial du luxe, LVMH affiche sur la période étudiée un chiffre d'affaires de 21,06 milliards de dollars, en hausse de 18,2%.
Il est suivi par le groupe genevois Richemont, qui possède notamment Cartier, et l'américain Estée Lauder, qui ont réalisé des chiffres d'affaires de 12,39 et 10,18 milliards de dollars. Les français Kering (Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta) et L'Oréal arrivent en 6e et 7e position.
Le secteur devrait à nouveau bien résister en 2014 même si ses performances «dépendront en partie des conditions de reprise dans les économies traditionnelles et des risques persistants dans les marchés émergents», estime Stéphane Rimbeuf.
Le cabinet s'attend à une nouvelle croissance des ventes sur les marchés émergents aussi bien en physique que sur le e-commerce, dans les zones Asie-Pacifique, Amérique latine, Moyen-Orient et Afrique.
Ventes en ligne
Longtemps négligées par le secteur, soucieux de maintenir son image d'exclusivité et de prestige, les ventes en ligne, bien qu'encore minoritaires (5,3% des ventes totales), ont progressé de 23% sur la période 2008-2013, note Deloitte. Le e-commerce a récemment fait l'objet de l'attention de plusieurs grands opérateurs du secteur, comme Tiffany qui a développé un site de vente dans 13 pays.
Pour certains acteurs du luxe «abordable», les ventes sur Internet représentent désormais un volume plus important que celui réalisé dans leurs points de vente physiques, note le cabinet d'études.
Pour les plus gros acteurs, Internet représente également «un moyen efficace de vendre leurs collections de l'année précédente, sans pour autant entamer leur prestige, en s'associant notamment avec la plateforme Yoox», fait remarquer Deloitte.
Le second semestre 2014 devrait également être marqué par plusieurs fusions-acquisitions dans le secteur, «dans une logique de recherche de croissance et de part de marchés», prédit Stéphane Rimbeuf.
Sans donner d'indications sur de futures opérations, Deloitte souligne que ce mouvement de concentration devrait être porté par la poursuite du développement des classes moyennes et aisées dans les pays émergents, suscitant l'appétit des groupes français et américains pour des acteurs locaux dans le but d'étendre leur présence dans ces pays.
(ats/afp/Newsnet)
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