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Richemont croit au rebond rapide de ses marques en convalescence
 
Le 16-05-2014

Le groupe genevois a réalisé un bénéfice record l’an dernier, de plus de 2 milliards d’euros. Les ventes globales ont progressé de 5%, en dépit des aléas des taux de change

Une ataraxie à toute épreuve, nonobstant un environnement économique incertain et volatil. Les résultats annuels de Richemont, légèrement supérieurs aux attentes, ont été encensés par la bourse. Jeudi, le titre du numéro deux mondial du luxe, également soutenu par l’annonce d’un nouveau programme de rachat d’actions, s’est envolé de 4,24%.

Le marché a également apprécié des chiffres record à l’aune de l’exercice décalé 2013-2014 (clos au 31 mars). Toutes les valeurs, à l’exception de la marge opérationnelle, s’affichent en progression par rapport à l’année précédente, pourtant déjà une référence pour le groupe basé à Bellevue (GE). Facteur principal qui a marqué l’ensemble de l’année: les turpitudes monétaires, malgré des couvertures (hedging) sur les taux de change qui ont porté leurs fruits. Ainsi, l’entreprise a réalisé un gain de 214 millions d’euros dégagé par les opérations de sécurisation sur les devises.

Sur l’année, Richemont a généré un bénéfice net en hausse de 3% à 2,067 milliards d’euros. Son chiffre d’affaires a augmenté de 5% à taux de change réels, à 10,6 milliards, a indiqué hier le groupe dans un communiqué. Epurées des variations de taux de change, les ventes ont grimpé de 10%. Le résultat d’exploitation, à 2,42 milliards, s’avère comparable à celui de l’exercice précédent, alors que la marge opérationnelle a reculé à 22,7% (contre 23,9%), entièrement imputable à l’impact monétaire, selon le groupe qui compte parmi ses marques des maisons comme Cartier, IWC, Panerai, Jaeger-LeCoultre ou encore Vacheron Constantin.

Reste que la solide santé financière de Richemont se reflète au niveau de ses liquidités. Les flux de trésorerie des activités opérationnelles se sont élevés à 2,875 milliards. De quoi voir venir avec ­sérénité d’éventuelles futures tempêtes. Et de quoi investir massivement dans les marques qui ne brillent pas autant qu’elles ne le devraient ou pourraient.

Ainsi, la filiale Montblanc continue de traverser une période délicate. Les ventes du spécialiste des instruments d’écriture et des montres ont reculé de 5% et le résultat d’exploitation de 84%, tombant à une modeste marge de 5,9%. Soit près de cinq fois moins que la moyenne du groupe. D’ailleurs, les provisions – de l’ordre de 25 millions de francs – constituées pour la restructuration de la marque ont pesé sur les comptes agrégés. Richard Lepeu et Bernard Fornas, les deux codirecteurs de Richemont, se sont toutefois montrés optimistes pour la marque, qui devrait vite rebondir. Parmi les mesures décidées, une nouvelle direction a été mise en place et le réseau de ventes va être optimisé. Cependant, les observateurs ne pourront plus suivre précisément l’évolution de la marque. Depuis avril, ses performances ont été intégrées dans le segment «Autres» du groupe et ne seront plus publiées séparément.

Pour sa part, la marque horlogère Baume & Mercier a retrouvé des couleurs. Aucun détail précis n’a été dévoilé, mais les deux codirecteurs de Richemont ont assuré que cette filiale était sur la bonne voie.

Quant à certaines maisons actives dans les accessoires, le cuir surtout, une amélioration est également attendue. De l’avis de plusieurs analystes, les griffes comme Dunhill et Lancel sont néanmoins toujours déficitaires. Richemont a pudiquement parlé de «faiblesses» pour elles. Pour la division «Autres», regroupant justement ces entités, la perte opérationnelle s’est creusée l’an dernier. Elle a atteint 80 millions d’euros, malgré une croissance des ventes de 5%. De manière générale, Richemont a confirmé qu’il n’allait se séparer d’aucune de ses maisons, même celles en délicatesse. Ses dirigeants misent résolument sur la croissance organique des ventes, plutôt que sur des acquisitions. A eux de transformer l’essai.

Bastien Buss
LE TEMPS

 



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