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Les exportations suisses continuent de souffrir de la cherté du franc
 
Le 18-06-2014

Le rebond attendu des exportations se fait attendre. La Confédération revoit à la baisse ses prévisions pour l’économie nationale

Les attentes étaient très élevées. Peut-être trop. Les spécialistes, dont le Secrétariat d’Etat à l’économie en tête, escomptaient un très vif sursaut des exportations suisses cette année. Les marchandises et services délivrés à l’étranger étaient même perçus comme le principal catalyseur de l’économie suisse pour 2014.

Or, il semble que les experts aient péché par excès d’optimisme. Telle est la principale conclusion que l’on peut tirer des nouvelles prévisions conjoncturelles du groupe d’experts de la Confédération pour cet été, publiées mardi. Ils confessent qu’en dépit de la vigueur conjoncturelle de la Suisse, «le développement des exportations reste timide» et une inversion claire de tendance n’est pas encore perceptible.

Sans surprise, l’image globale des exportations est très contrastée. D’un côté, la chimie et la pharmacie ont toujours le vent en poupe. De l’autre, l’industrie des machines, de l’électricité et du métal, fortement pénalisée par la dernière crise, ne progresse que de manière modeste à l’heure actuelle. La preuve? Depuis 2011, les exportations de marchandises totales de la Suisse ont pratiquement stagné. Sur les quatre premiers mois de 2014, elles n’ont progressé en termes réels que de 4,1% par rapport à l’année précédente, alors qu’une meilleure valeur était espérée.

Pourquoi cette contre-performance? Les conjoncturistes livrent deux explications. D’abord, les atermoiements de la conjoncture internationale, qui ne délivre pas tous les gages d’une santé recouvrée. Ensuite, les entreprises suisses souffrent d’une compétitivité prix inférieure à leurs concurrents européens. «Le franc reste, malgré le taux de change plancher face à l’euro, plutôt surévalué par rapport à de nombreuses devises», constatent les experts. Des sociétés helvétiques ont déjà fait part du manque à gagner. Les taux de change auront par exemple un impact négatif de 100 millions de dollars sur l’excédent brut d’exploitation de Syngenta. Le phénomène monétaire touche aussi Nestlé, Roche, Swatch Group, SGS ou encore Givaudan.

Marges sous pression

A cela s’ajoute le recul de l’inflation dans de nombreux pays européens, voire les dangers de déflation. Ainsi, la récente baisse des prix à l’exportation en francs, durant les derniers trimestres, pourrait être un indice de la pression sur les prix et les marges à laquelle les exportateurs suisses sont encore et toujours confrontés.

Dans ces conditions, Berne est contrainte de revoir à la baisse ses prévisions pour l’ensemble de l’économie. De fait, la croissance du produit intérieur brut devrait s’élever à 2%, contre 2,2% attendus jusqu’ici. Et elle devrait s’établir à 2,6% l’an prochain, au lieu de 2,7% calculé lors de la précédente estimation. A condition que les perspectives s’améliorent.

Il n’empêche. Ces abaissements suivent ceux d’autres économistes. Vendredi, ce sont ceux du KOF qui n’escomptaient plus qu’une croissance de 1,8% cette année et 2% en 2015. Hier, Credit Suisse a par contre maintenu son anticipation de croissance de l’économie helvétique à 2% pour cette année et à 1,8% pour 2015.

Bastien Buss
LE TEMPS

 



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