|
L’accord avec Pékin est entré en vigueur ce mardi. Des économies de 170 millions de francs sont escomptées aux douanes chinoises dès cette année
Près d’un an après la signature de l’accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a donné mardi après-midi, à Bâle, le coup d’envoi des festivités de l’entrée en vigueur du texte.
Grâce à cet accord, le plus important traité depuis celui avec l’UE, en 1972, les exportateurs suisses devraient économiser un demi-milliard par an, selon une étude de Switzerland Global Enterprise (SG-E), l’ex-OSEC. Un montant qui devrait être atteint dès 2028. Durant la première année, le potentiel d’économie est estimé à près de 170 millions.
La Chine est le premier partenaire commercial de la Suisse en Asie et le 3e à l’échelle mondiale. L’an dernier, les exportations vers l’Empire du Milieu se sont élevées à 8,7 milliards de francs, soit 4,1% du total. Quant aux produits importés de Chine, ils ont atteint un montant de 11,4 milliards, soit 6,1% de l’ensemble. Ces montants sont appelés à augmenter avec l’accord de libre-échange qui vise à faciliter l’accès réciproque aux marchés pour les produits et services et permet de bannir, intégralement ou en partie, les droits de douane sur la plupart des échanges bilatéraux.
Jura voit très grand
«C’est un énorme avantage, explique Emanuel Probst, le directeur des machines à café Jura. Cet accord nous rend bien plus compétitifs, par rapport à nos concurrents (ndlr: Philipps ou De Longhi).» Le modèle GIGA 5, par exemple, est aujourd’hui taxé à 32%, à l’arrivée en Chine. Dans cinq ans, il ne le sera plus du tout, a-t-il détaillé lors d’un entretien avec l’agence Bloomberg. Dans ce pays, «une croissance de 50% en cinq ans est réaliste», avance encore le patron de la société soleuroise.
Pour célébrer l’entrée en vigueur du traité, Johann Schneider-Ammann a convié des représentants de l’économie et des autorités au port de Bâle, «qui symbolise l’ouverture de la Suisse vers le monde», relève le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) dans un communiqué. Yu Jianhua, ambassadeur de la Chine auprès de l’OMC, a notamment pris part aux célébrations bâloises. L’accord est également honoré à Pékin. Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, directrice du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), y représente la Suisse.
La Société pour les peuples menacés, elle, dénonce cette fête officielle. Par là même, les intérêts économiques priment sur les droits humains, dénonce l’association dans un communiqué.
LE TEMPS |