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L’impact négatif des devises s’accentue
«Un début d’année prometteur», a affirmé jeudi le nouveau directeur général de Burberry, Christopher Bailey, mais des taux de change très pénalisants. Le groupe de luxe britannique a enregistré une hausse de 12% des ventes lors du premier trimestre de son exercice décalé. Sur la période de trois mois achevée le 30 juin, l’icône du luxe britannique a réalisé un chiffre d’affaires dans ses boutiques de 370 millions de livres, en hausse de 17% en termes ajustés et de 9% en publiés. Voilà de quoi rassurer – en partie du moins – sur la santé du luxe et dans la perspective ces prochaines semaines de la publication des chiffres de ses pairs, comme Hermès, Kering ou encore LVMH.
Alors qu’un ralentissement est de toute manière attendu pour l’ensemble de la branche, l’effet négatif des devises pourrait par ailleurs s’avérer plus aigu que prévu. «Si on ajustait le résultat des activités boutiques/grands magasins de l’exercice 2014 aux taux de change effectifs actuels, on aboutirait à une réduction du résultat publié d’environ 55 millions d’euros» tandis que la marge d’exploitation ajustée passerait de 17,5% aux environs de 16%, a calculé Burberry. Les autres groupes doivent certainement avoir rencontré les mêmes difficultés. Voire davantage, car la société britannique reste l’un des rares acteurs de la branche à afficher des taux de croissance à deux chiffres, soulignent les analystes de Citi en guise d’avertissement. La bourse a elle déjà anticipé la fin de l’âge d’or. A tel point que ce secteur n’est plus l’eldorado boursier qu’il était. Les actions de Burberry ont ainsi perdu 7% de leur valeur depuis le début de l’année, alors que le secteur en moyenne s’est étiolé de 1%. Une performance à mettre en lien avec une période pourtant quasiment euphorique sur différents marchés boursiers.
Optimisme malgré tout
Dans ce contexte mitigé, Credit Suisse reste neutre sur le secteur. Les effets de change et des leviers opérationnels limités ne devraient pas permettre d’assister à de bonnes surprises, selon la banque. Elle souligne néanmoins que les valorisations actuelles des titres du secteur sont plutôt intéressantes en cas de regain de confiance. En attendant que cette hypothèse se confirme (ou pas), Burberry n’a rien perdu de son optimisme. «Sous l’effet conjugué de l’excellente dynamique de la marque et de la stratégie ciblée qui est la nôtre, nous restons confiants en l’avenir du groupe, promis à une croissance rentable et durable», a souligné l’entreprise.
Bastien Buss
LE TEMPS |