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Le Conseiller fédéral Schneider-Ammann a conduit une mission officielle au Japon en juillet dernier dans le cadre du jubilé des 150 ans de relations diplomatiques entre nos deux pays. Il s'agissait aussi de marquer le soutien de la Suisse aux régions sinistrées par les catastrophes de 2011.
Après deux chocs externes violents - la crise financière et les catastrophes de 2011 (tremblement de terre, tsunami et accident nucléaire) -, l'économie japonaise est maintenant sortie de la récession. Les problèmes structurels demeurent cependant complexes: démographie, endettement public, déflation… Le premier ministre Abe avait orienté son plan de relance sur trois axes: la politique monétaire extensive, la politique fiscale flexible et la nouvelle politique de croissance. Ces mesures ont stimulé la consommation et provoqué une croissance du PIB qui a atteint plus de 6% au premier trimestre 2014. Cette croissance a cependant fléchi depuis. Il semble que le faible yen ne stimule plus vraiment les exportations, du moins en volume, et rend les importations plus chères, impactant d'autant les finances publiques. En outre, la TVA a été augmentée le 1er avril dernier de 3 points pour passer à 8%.
La balance commerciale entre la Suisse et le Japon est largement favorable à notre pays. En 2013, parmi les principales industries suisses, seule l'horlogerie a vu ses exportations augmenter sur le Japon. Une baisse générale des exportations et des importations entre nos deux pays a été en effet constatée. L'accord de libre-échange ne semble pas vraiment déployer d'effets positifs, fait relevé lors des discussions.
Pour l'industrie horlogère suisse, le Japon constitue donc un marché important depuis fort longtemps. L'ambassadeur mandaté il y a 150 ans par le Conseil fédéral afin d'établir des relations diplomatiques avec le Japon, Aimé Humbert-Droz, était fils d'horloger. Depuis, les garde-temps helvétiques ont toujours été présents sur l'Archipel et ils le sont aujourd'hui plus que jamais.
En 2013, les exportations horlogères suisses à destination du Japon, septième marché, se sont montées à 1,155 milliard de francs. En 2014, après six mois, le Japon est passé au troisième rang, devant la Chine, et la valeur des exportations se chiffrent à 658 millions, présentant ainsi une augmentation de 25,5% par rapport à 2013. L'horlogerie est le deuxième secteur d'exportation à destination du Japon, derrière les produits pharmaceutiques et devant les produits chimiques et les machines.
C'est dans ce contexte qu'a pris place la mission officielle suisse. Les discussions, notamment avec le vice-ministre Kazuyoshi Akaba (Ministry of Economy, Trade and Industry) et le ministre Akira Amari (Minister in charge of Economic Revitalization, Total Reform of Social Security and Tax), ont porté sur les relations bilatérales qui sont au demeurant excellentes. Nos interlocuteurs ont tenu à relever que l'accord de libre-échange Suisse-Japon est le premier de ce type passé par le Japon avec un pays européen. Il semble que la Japon veuille poursuivre dans cette voie du libre-échange avec ses voisins asiatiques.
Les questions démographiques ont également occupé largement les débats. La dénatalité et l'absence d'immigration sont des défis majeurs pour ce pays qui perd des habitants.
La délégation s'est rendue dans la région Onagawa-Fukushima pour constater les efforts de reconstruction après la catastrophe de 2011 et aussi faire part du soutien de la Suisse dans le cadre de cette terrible épreuve. Notre pays a largement contribué à la reconstruction du centre médical d'Onagawa. La délégation helvétique a été impressionnée par le courage et la volonté des populations locales de reconstruire non seulement l'infrastructure, mais aussi l'image de la région. La visite officielle suisse a été appréciée, elle contribue à resserrer les liens entre les deux pays.
Fédération de l'industrie horlogère suisse |