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Vaucher Manufacture signe un mois d’autonomie mécanique
 
Le 17-09-2014

La société de Fleurier et le CSEM ont inventé un nouveau régulateur. Il multiplie par six l’autonomie de marche d’une montre mécanique

Un mois, peut-être un peu plus, sans remonter sa montre mécanique. Lundi à Neuchâtel, le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) et Vaucher Manufacture ont présenté le résultat de sept ans de collaboration: un mouvement mécanique alimenté par un régulateur Genecand, du nom de son inventeur, un physicien du CSEM, qui allie des structures sur guidages flexibles et les technologies du silicium.

Le mécanisme n’est pas plus puissant. Il est énergétiquement plus efficace parce que les frottements, surtout éprouvés par l’échappement et l’oscillateur, sont quasiment réduits à néant. Il permet ainsi de multiplier par six l’autonomie de marche d’une montre mécanique. «C’est une innovation comme on les aime parce que c’est une innovation de rupture», a avancé Mario el-Khouri, le directeur général du CSEM. Qui s’est aussi félicité que les quelques brevets publiés en cours de conception aient déjà incité d’autres acteurs de l’horlogerie à innover dans cette direction.

Jean-Daniel Dubois, le directeur de Vaucher Manufacture, n’a pas caché qu’un projet d’une telle ampleur lui a d’abord semblé trop ambitieux pour son entreprise. Mais ses actionnaires l’ont convaincu de persister. Aujourd’hui, la «révolution» est à bout touchant. L’an prochain, la société sise à Fleurier aura terminé son 2e prototype. Et d’ici à trois ans, les premiers régulateurs Genecand seront commercialisés par le fabricant de mouvements mécaniques haut de gamme.

Ils seront d’abord intégrés à un mouvement de la marque Parmigiani, sa société sœur – via leur actionnaire, la Fondation de famille Sandoz. Ensuite, a promis Jean-Daniel Dubois, ils seront disponibles pour d’autres clients. Le prix? Difficile à établir pour le moment, a-t-il aussi répondu. «L’industrialisation est le grand défi auquel nous allons faire face.» Pour les horlogers qui utiliseront cette invention, une telle réserve de marche est un sérieux argument de vente, selon Jean-Daniel Dubois: «Il y a une réelle course à l’autonomie de la montre mécanique.» Mais d’insister: «Notre vrai exploit réside dans le fait d’avoir inventé une nouvelle application, un nouveau système. Nous n’avons pas simplement, comme d’autres, remplacé les matières existantes par du silicium.»

La fin du tic-tac

Ce nouveau régulateur marque également la fin d’un mythe horloger, le tic-tac. La trotteuse avancera de douze pas par seconde. Sa progression sera donc nettement moins saccadée. Le bruit sera plus ténu et quasi continu. C’est l’autre révolution du mouvement Genecand. Une révolution collatérale que certains spécialistes présents hier semblaient déjà regretter.

Servan Peca
LE TEMPS

 



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