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Après la décision de la BNS de maintenir inchangée sa politique monétaire, le franc s'est un peu plus rapproché du taux plancher jeudi.
La Banque nationale suisse (BNS) maintient sa politique monétaire et confirme la détérioration des perspectives économiques. L'institut d'émission a abaissé jeudi 18 septembre sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) à près de 1,5% pour cette année, contre 2% estimé encore en juin.
Depuis l'été, l'environnement international s'est péjoré, a souligné jeudi la BNS dans son examen trimestriel. Dans les principaux Etats de la zone euro, l'évolution de la conjoncture a été bien plus faible qu'escompté et nombre d'économies émergentes restent atones.
La reprise mondiale sera plus faible que prévu, selon la BNS. Les tensions géopolitiques pourraient peser sur la confiance des consommateurs et des entreprises. Des impulsions sont attendues du côté des Etats-Unis. La veille, son homologue américaine (Fed) a pourtant abaissé ses propres pronostics.
Fin août, le président de la BNS, Thomas Jordan, avait déjà prévenu d'une dégradation des conditions pour l'économie indigène. Compte tenu du recul du PIB helvétique de 0,2% sur un an au second trimestre, la reprise sera aussi retardée sur le marché du travail.
Depuis début septembre, les prévisionnistes se montrent dans l'ensemble bien plus pessimistes. Le Credit Suisse, par exemple, n'attend plus qu'une progression de 1,4% pour cette année, contre 2% auparavant, et de 1,6% (1,8%) l'an prochain.
Risque de déflation
Sur le front du marché hypothécaire, la BNS reconnaît une légère accalmie, mais rien n'indique que les déséquilibres accumulés au fil des ans soient en train de se résorber. Elle examine donc «régulièrement» la situation pour adapter, le cas échéant, le niveau du volant anticyclique de fonds propres.
Avec le ralentissement général qui se concrétise, l'inflation devrait faiblir à compter de mi-2015. Pour cette année, la prévision reste à 0,1%. Le renchérissement devrait s'inscrire à 0,2% en 2015 (contre 0,3% estimé en juin) et à 0,5% en 2016 (0,9% en juin). Le risque de déflation dans le pays s'est encore accru, relève la BNS.
Ses pronostics reposent sur un Libor à trois mois maintenu à zéro et sur l'hypothèse que le franc faiblira au cours de cette période. Jeudi, la BNS a annoncé qu'elle laissait à 0%-0,25% la marge de fluctuation du Libor à trois mois, son instrument de référence.
Le franc se renforce
La BNS ne touche pas non plus au cours plancher de 1,20 franc pour un euro, introduit en septembre 2011. Celui-ci reste l'instrument central pour «prévenir un durcissement inopportun des conditions monétaires».
«Nous n'excluons notamment pas l'introduction de taux négatifs», a réitéré Thomas Jordan jeudi à la télévision alémanique SRF. Il a en revanche nié tout interventionnisme récent de son institution sur le marché des changes.
L'institut d'émission entend défendre ce taux «avec toute la détermination requise», réitère-t-il dans son communiqué. Il se dit prêt, si nécessaire, à acheter des devises en quantité illimitée et à prendre des mesures supplémentaires en cas de besoin.
Jeudi, la devise helvétique s'est encore rapprochée du niveau plancher, à 1,207 franc pour un euro, contre 1,211 avant les annonces de la BNS. Certains investisseurs n'excluaient pas des mesures pour faire baisser le franc, notamment une politique de taux négatifs, notait l'agence Reuters.
(ats/Newsnet)
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