Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé mardi des ventes en hausse de 5,7% à 7,39 milliards d'euros au troisième trimestre, qui résistent mais sont marquées par des difficultés en Chine pour le cognac et un ralentissement de la division Mode et maroquinerie.

Ce chiffre d'affaires est à peu près en ligne avec les attentes du consensus Bloomberg.

LVMH évoque "un meilleur rythme de croissance en Europe et aux Etats-Unis", qui "compense le ralentissement" en Asie. La croissance organique des ventes a été de 4% au troisième trimestre, moins bonne qu'au premier trimestre (+6%) mais meilleure qu'au deuxième (+3%).

Mais le groupe se garde de tout pronostic pour l'année 2014, évoquant "un environnement économique et monétaire incertain", alors que le marché chinois a ralenti, que l'économie reste morose en Europe et que les troubles à HongKong pèsent.

Dans une étude mardi, le cabinet Bain&Company indique qu'une croissance soutenue mais pérenne est "la nouvelle norme" du marché mondial du luxe, après des années au galop entre 2010 et 2012. Il table sur une progression du luxe mondial de 5% à taux constants en 2014 et de 2% à taux courants.

Pour LVMH, les difficultés ont persisté sur le marché du cognac en Chine, marqué par un phénomène de déstockage dans la distribution, dans le contexte des mesures anti-corruption qui affectent aussi les ventes de montres de luxe.

Hennessy a toutefois placé ses bouteilles avec succès sur le marché américain et le champagne s'est bien exporté auprès des clientèles d'Amérique et du Japon.

La croissance de Louis Vuitton, mine d'or de LVMH, est restée au 3e trimestre "comme pour les trimestres précédents légèrement inférieure à celle de l'ensemble de la division Mode et Maroquinerie", a indiqué à l'AFP une source dans l'entourage de LVMH.

Sur neuf mois, les ventes de LVMH ont progressé de 3,75% (contre +4,3% sur les neuf premiers mois de l'année 2013) à 21,4 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur 21,46 milliards. La croissance organique des ventes sur neuf mois "ressort à 4%", selon LVMH, alors que le consensus Dow Jones Newswires tablait sur +4,4%.


- Les vins et spiritueux en baisse -

LVMH, dirigé par Bernard Arnault, détient une soixantaine de marques de luxe dont Louis Vuitton -- environ 7,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel --, Céline, Givenchy, les champagnes Moët et Chandon et Dom Pérignon, le joaillier Bulgari, les parfums Guerlain et Dior, ou encore les montres Tag Heuer et Hublot.

LVMH n'a pas détaillé mardi soir son chiffre d'affaires par division pour le 3e trimestre. Une conférence téléphonique était prévue mercredi après-midi.

Sur neuf mois, la division Vins et spiritueux est la seule en recul, avec des ventes en baisse de 7% à 2,63 milliards d'euros (-3% en organique, c'est-à-dire à structure et taux de change comparables).

La Mode et Maroquinerie, principal pilier de LVMH, progresse de 8% à 7,68 milliards d'euros. Ce qui correspond à une croissance organique de 3%, en baisse par rapport au premier trimestre (+9%) et au deuxième (+4%).

La Distribution sélective (Sephora, Duty Free Shops, Galleria...) voit ses ventes augmenter de 5% à 6,62 milliards d'euros, tirées par la chaîne de parfumeries Sephora, qui "continue de gagner des parts de marché dans les régions clés. La croissance organique de la division fléchit un peu, ressortant à +8% contre +9% au premier semestre.

La croissance de Sephora est "particulièrement forte en Amérique du Nord et au Moyen-Orient", indique LVMH, et "les ventes en ligne connaissent une progression rapide dans toutes les régions".

Les Parfums et cosmétiques sont en hausse de 4% à 2,8 milliards d'euros. La division affiche la même croissance organique que la distribution sélective, à +8%, soit deux fois mieux qu'au premier semestre. La dynamique du parfum "J'Adore" (Dior) se poursuit et Guerlain profite du lancement de son nouveau jus masculin, "L'Homme idéal".

Quant aux montres et à la joaillerie, les ventes grimpent de 2% à 1,97 milliard d'euros (+5% organique, contre +3% au premier semestre). La joaillerie a accéléré au troisième trimestre. "Le problème de l'horlogerie en Asie est compensé par les très belles performances de Bulgari", indique l'entourage du groupe.

BILAN