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Les problèmes s'accumulent sur le marché du luxe en Asie
 
Le 17-10-2014

PAR AFP Consommation ralentie, mesures anti-corruption en Chine, crise géopolitique en Thaïlande et à HongKong... Pour les géants du secteur, l'Asie n'est plus le paradis des années 2010-2012.

Consommation ralentie, mesures anti-corruption en Chine, crise géopolitique en Thaïlande et en particulier à HongKong, haut lieu du luxe... Pour les géants du secteur, l'Asie n'est plus le paradis des années 2010-2012.

LVMH, numéro un mondial du luxe et propriétaire de Louis Vuitton, Givenchy, des parfums Dior et Guerlain, des montres Tag Heuer ou encore de prestigieux champagnes et cognacs, a vu ses ventes reculer de 3% en Asie hors Japon au troisième trimestre 2014, hors effets de périmètre et de change, selon des chiffres publiés mercredi.

Partout ailleurs, les ventes ont progressé. Sur neuf mois, même l'Europe morose fait aussi bien que l'Asie.

"Il y a une conjonction rare de phénomènes économiques, monétaires et géopolitiques qui ont un impact négatif sur le marché asiatique", explique à l'AFP Arnaud Cadart, analyste chez CM-CIC Securities.

Economiques d'abord, avec un ralentissement général en Asie du Sud-Est et notamment en Chine, la deuxième économie mondiale qui a tiré la croissance du luxe comme nul autre depuis une décennie.

Pour la première fois cette année, le marché du luxe en Chine continentale recule, relève le cabinet Bain & Company dans une étude cette semaine.

Avertissements sur résultat
Le suisse Richemont a vu sa croissance se tasser sur ses cinq premiers mois d'exercice à cause de la stagnation de ses principaux marchés asiatiques.

Le britannique Burberry en pâtit aussi et son compatriote Mulberry a lancé mardi un avertissement sur résultat, après celui de l'italien Prada en septembre.

La "nouvelle norme" du luxe est une croissance mondiale moins soutenue mais pérenne, estime Bain & Company, qui attend +2% en 2014 à taux courants.

"Le marché chinois était tellement porteur depuis dix ans qu'on ne pouvait pas maintenir un tel rythme à long terme", remarque Arnaud Cadart.

Les groupes l'ont bien compris. Si Hermès a inauguré en septembre un vaste magasin à Shanghai, globalement l'heure n'est plus aux ouvertures tous azimuts en Chine.

Pour autant, la clientèle chinoise reste celle qui progresse le plus. Mais les Chinois dépensent surtout à l'étranger - trois fois plus qu'à domicile, selon Bain.

Reste qu'en Chine, les mesures anti-corruption lancées fin 2012 ont porté un coup aux produits de luxe comme le cognac, les montres, les briquets et les stylos...

Les très rentables ventes de cognac et de spiritueux ont plongé de 10% depuis janvier chez LVMH, qui attend la fin du déstockage sur le cognac en Chine d'ici fin décembre.

Point positif dans le décor asiatique: le marché au Japon croît, même si les clients japonais du luxe ont perdu en pouvoir d'achat, pénalisés par un yen faible.


HongKong, place forte du luxe
En revanche, les troubles en Thaïlande et le crash d'un avion en Malaisie ont pesé car ils ont entraîné une désaffection de touristes chinois dans la région.

LVMH évoque en conséquence une activité "sous pression" à Singapour (recul de 5 à 6% au 3e trimestre), où Bain & Company parle d'une baisse de fréquentation allant jusqu'à 20% en 2014.

Mais la plus grosse épine actuelle pour le secteur en Asie est la crise géopolitique à HongKong, plaque tournante de l'horlogerie mondiale et place forte du luxe en général.

En temps normal, le secteur réalise 10 à 12% de son chiffre d'affaires dans l'ex-colonie britannique, voire près de 20% pour des groupes très horlogers comme Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels...) et Swatch Group.

LVMH a prévenu que la situation à HongKong - sans précédent depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 - aurait un impact sur ses comptes, alors que les ventes fléchissent notamment dans ses Duty Free Shops (DFS, boutiques détaxées).

Les concurrents de LVMH ne seront pas épargnés par la désaffection des touristes chinois sur l'île: dans l'horlogerie et la bijouterie, les ventes au détail ont plongé jusqu'à -50% ces dernières semaines, alors que les exportations de montres suisses vers HongKong reculent depuis des mois. Et contrairement aux habitudes, les Chinois n'ont pas afflué en masse début octobre pour les congés de la "Golden Week".

Un coup dur pour Tag Heuer (LVMH) notamment, qui va licencier 46 personnes en Suisse pour faire face à la baisse de ses ventes, ou pour Cartier, qui prend des mesures de chômage partiel.


BILAN

 



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