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Christie’s annonce neuf records du monde lors d’une vente dédiée aux 175 ans de la marque, dimanche. Ce mardi, sa concurrente Sotheby’s s’apprête à vendre la «Graves», la montre la plus chère de l’histoire. Le prix de cette «Joconde» de l’horlogerie est estimé à quelque 15 millions de francs
C’est la semaine de tous les records pour Patek Philippe. A l’occasion des 175 ans de la prestigieuse marque genevoise, quelques-unes de ses plus belles montres sont vendues aux enchères.
Dimanche soir à Genève, une première session, organisée par la maison Christie’s et baptisée Patek 175, a rapporté 19,7 millions de dollars, à l’issue d’enchères qui auront duré trois heures.
En moyenne, les modèles mis en vente ont été cédés à 200 000 dollars. Mais ce n’est qu’une moyenne. Le lot phare de la soirée, la Reference 2499 First Series, une montre en or rose de 1951 fabriquée à seulement quatre exemplaires, a été adjugée à 2,67 millions de dollars. Sa valeur avait été estimée entre 1,6 et 2,6 millions par les experts de Christie’s.
Selon la société, pas moins de neuf records du monde ont été battus, lors d’une soirée à laquelle plus de 300 amateurs et collectionneurs ont pris part. Sur les 100 lots mis en vente, 69 ont trouvé preneur à un prix supérieur aux estimations.
Alors que les ventes se poursuivaient lundi chez Christie’s, sa concurrente Sotheby’s promet de rivaliser. Ce mardi, elle met notamment en vente celle qu’elle a déjà qualifiée de «montre la plus chère du monde». Estimée à environ 15 millions de francs, la «Graves», toujours de la marque Patek Philippe, a été élaborée entre 1927 et 1933 sur commande d’un banquier new-yorkais, Henry Graves. Ce chronographe de poche en or à répétition minute est pourvu de 24 complications horlogères.
«C’est comme si la Joconde était mise en vente, n’hésite pas à illustrer Vincent Jaton, le directeur de l’Espace horloger de la vallée de Joux. Sa valeur exceptionnelle se justifie par le fait que c’est une pièce unique, fabriquée à la main, et qu’elle fonctionne encore parfaitement.»
La «Supercomplication» a conservé son titre de montre la plus compliquée du monde durant 56 ans. «Elle ne l’a perdu qu’au profit de modèles produits à l’aide de machines et d’ordinateurs», poursuit Vincent Jaton, qui, à partir de mai 2015, consacrera une exposition à la «Graves» et aux neufs horlogers de la vallée de Joux qui l’ont réalisée. «C’est l’occasion de mettre en valeur ce savoir-faire, de faire revivre ces créateurs de génie qui n’ont pas eu leur moment de gloire. Ce sont eux qui ont fait la réputation de la vallée de Joux.»
Vincent Jaton est en contact avec des collectionneurs susceptibles de se porter acquéreurs ce mardi. Il ne peut toutefois pas assurer que la montre star sera présente pour l’exposition. Dans le cas contraire, elle sera représentée sous la forme d’un hologramme.
La dernière fois que la «Graves» a changé de main, c’était à New York, en 1999. Alors estimée entre 3 et 5 millions de dollars, la montre avait finalement été adjugée à 11 millions.
Servan Peca
LE TEMPS
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