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SIWP. Nouvelle tentative de salon en marge du SIHH en janvier prochain Deux ans après l’arrêt définitif du Geneva Time Exhibition
La première édition du Swiss Independant Watchmaking Pavilion (SIWP) se tiendra au Casino du Lac à Meyrin, du 18 au 23 janvier prochain. La nouvelle est passée inaperçue en fin de semaine dernière, relayée par la plateforme SOJH, dédiée aux professionnelle de la joaillerie et de l’horlogerie. L’information est pourtant de taille: Genève aura à nouveau un salon des horlogers indépendants en marge du SIHH (Salon International de la Haute Horlogerie). L’initiative n’est pas anodine deux ans après la disparition du Geneva Time Exhibition, qui avait trouvé une fin brutale en 2013 sur fond de crise de management.
Le nouveau salon présente une structure très différente des tentatives précédentes. Derrière SIWP, un entrepreneur, Amarildo Pilo, propriétaire de plusieurs marques de montres à Genève (Pilo, David van Heim et Louis-Abraham Leuba, reprise l’été dernier), pour une production annuelle de quelque 8000 unités, un réseau de 16 boutiques monomarque, la Chine en premier débouché.
C’est précisément son activité en Chine, qu’il fréquente intensivement depuis 2005, qui est à l’origine de son initiative. En 2011, il est invité à la Shenzen Watch Fair, un événement à 95% chinois, avec quelques marques swiss made, mais aucun indépendant. Il décide de partager son expérience dès 2012 en montant un Swiss Pavilion au coeur du salon et regroupant une dizaine de fabricants, suisses et hors groupe. Les effets de synergie sont probants. Après trois éditions, l’idée lui vient de répliquer le modèle, à quelques spécificités près, à Genève. La situation s’y prête alors que les indépendants, sans salon, ont repris le chemin des présentations en solitaire dans les grands hôtels du centre ville.
Le lieu s’impose naturellement: Casino du Lac, Meyrin. Des espaces d’exposition, la proximité avec le SIHH (à Palexpo, Meyrin), 350 chambres d’hôtel, des bars, un parking gratuit. Amarildo Pilo entretient déjà des bons rapports avec la direction de l’établissement, où il expose ses marques en permanence depuis 2009. Le projet d’un salon fait son chemin. Un contrat de cinq ans est finalement signé sur un salon assez vaste pour accueillir une vingtaine de marques. L’expérience est déjà prévue sur plusieurs années, mais la première édition aura valeur de test. La plus grande inconnue reste la réaction du SIHH, tenu par le très influent groupe Richemont.
Quinze marques ont déjà confirmé leur présence et reflètent déjà la volonté de rester sélectif et ciblé. Une sorte de réponse au modèle de Geneva Time Exhibition, qui n’avait jamais vraiment convaincu en raison surtout de son positionnement trop milieu de gamme. Amarildo Pilo évoque au contraire la nécessité de rester sur les segments supérieurs. Histoire de s’ajuster sur le niveau du SIHH: «La clientèle et les détaillants présents à Genève en janvier sont plutôt haut de gamme.» Autres critères de sélection: les exposants doivent aussi être créatifs et actifs.
Plusieurs membres de l’Académie Horlogère des Créateurs Indépendants (AHCI) sont déjà inscrits. Une référence en soi, AHCI regroupant la crème des maîtres horlogers, dont Vincent Calabrese. Pionnier du retour des grandes complications, à l’origine de nombreux modèles devenus icônes de maisons de prestige, initiateur de l’AHCI en 1985 et qui sera présent avec sa marque au Casino de Meyrin. Notons encore la présence de Kari Voutilainen, Finlandais établi à Môtiers, primé au Grand prix d’horlogerie de Genève et Prix Gaïa 2014. Egalement Vianney Halter, Ludovic Ballouard. Et Antoine Preziuso, figure tutélaire de la maîtrise horlogère à Genève, qui fut l’un des rares indépendants invités au lancement du SIHH. (SG)
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