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Omega, marque-phare du groupe Swatch, et l'Institut fédéral de métrologie (METAS) ont défini une nouvelle norme pour garantir la résistance des montres aux champs magnétiques. Cette certification sera ouverte à tous les horlogers et, plus largement, à l'ensemble de l'industrie suisse.
"Le consommateur doit avoir la garantie que son smartphone, sa tablette, ou même, pourquoi pas un jour, une smartwatch (montre connectée) n'altéreront pas la précision de sa montre", note, avec une pointe d'humour, Nick Hayek, mardi devant la presse à Genève. Après avoir lancé l'an dernier ses montres antimagnétiques, Omega a fait appel au METAS pour définir une nouvelle norme.
L'institut, qui dépend de la Confédération, certifiera chaque mouvement et chaque montre dont la précision n'aura varié que de 0 à +5 secondes par jour, avant et après une exposition à des champs magnétiques supérieurs à 15'000 gauss. Soit le niveau de résistance des modèles Master coaxial d'Omega, présentés comme les plus résistants du marché.
SERVICE APRÈS-VENTE RÉVÉLATEUR
"Notre service après-vente nous a montré l'importance de trouver des solutions à ces influences magnétiques quotidiennes et croissantes", explique le président de la marque Stephen Urquhart.
En marge de la dernière édition de Baselworld, en avril dernier, Stephen Urquhart avait déjà confié à l'ats son optimisme quant au potentiel du mouvement amagnétique.
Le METAS installera ses instruments de mesure chez Omega à Bienne (BE) dans un local visible par les visiteurs. Le déménagement interviendra courant 2015, une fois la construction du nouveau bâtiment terminée. "Ce qui n'entame en rien notre neutralité et notre indépendance", assure le directeur de l'institut Martin Bock.
La nouvelle certification sera d'ailleurs ouverte à toute la branche. Et plus largement à l'ensemble de l'industrie helvétique, pour d'autres instruments sensibles aux champs magnétiques, comme les appareils auditifs et les pacemakers.
APPEL À "DÉPASSER LA NORME"
Le tout sera financé par Swatch Group, assure Nick Hayek, sans dévoiler de montant. "Nous payons pour mettre cette certification à la disposition de tous". Le président de la direction générale du groupe en profite pour appeler les acteurs de la branche à se concentrer davantage sur la recherche, à ne pas focaliser leurs ressources sur "le marketing et les boutiques".
Quant au critère de 15'000 gauss, comparable au rayonnement émis par un appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM), Nick Hayek se défend d'avoir fixé la barre trop haut. "Les standards doivent être ambitieux. Si nous définissons un standard, aussi élevé soit-il, c'est pour que les autres y arrivent. Ou mieux: le dépassent", sourit Nick Hayek, en tirant sur son cigare.
Pour le patron de Swatch, l'amagnétisme représente non seulement un enjeu, mais aussi une opportunité majeure pour l'ensemble de l'industrie horlogère suisse. "Se doter d'un label 'swissmade' c'est très bien. Encore faut-il le remplir par de la substance, de l'innovation", lance-t-il, comme un défi à ses concurrents.
romandie.com |