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C'est bien connu : les smartwatches font rigoler les horlogers suisses ! Sauf Jean-Claude Biver, qui nous promettait la première montre connectée de TAG Heuer pour la fin de l'année 2015. Manque de chance : Jérôme Lambert tire dès aujourd'hui la première cartouche de la nouvelle « bataille du poignet »...

▶▶▶ E-BRACELET ?
Montblanc s'offre une solution alternative
en misant sur le bracelet sans toucher à la montre...

◉◉◉◉ JÉRÔME LAMBERT POURRAIT BIEN REVENIR en deuxième saison parmi nos hommes de l'année : Business Montres avait fait de lui un des dix hommes de 2014 (notre édition du 29 décembre dernier), en précisant d'ailleurs qu'on pouvait compter sur son opportunisme managérial pour s'imposer « comme le pionnier d'une riposte au moins partielle » au défi des smartwatches. C'est fait : il a riposté et c'est bien une réponse partielle, puisqu'il esquive le débat sur la montre connectée elle-même en préemptant le marché des bracelets connectés : il a d'ailleurs déposé pour Montblanc les concepts de « e-strap » et de « e-bracelet ». Apparemment, cet opportunisme tous azimuts du nouveau président de Montblanc n'est que relatif, puisqu'on nous assure, de source proche du dossier, que la maison travaillait sur cette option depuis plus de deux ans, après avoir jugé trop complexes et surtout trop coûteuses – donc, trop risquées – les procédures de mise au point d'une vraie e-watch Montblanc.

◉◉◉◉ LE COUP JOUÉ PAR JÉRÔME LAMBERT EST particulièrement habile. D'abord dans l'effet d'annonce, qui grille la politesse, un 2 janvier, à toutes les annonces suisses de ces prochaines semaines : on est pionnier ou on ne l'est pas ! Même avec un pré-prototype en poche à Genève pendant la semaine du SIHH [où il sera présent chez Hublot et Zenith], Jean-Claude Biver voit son prochain « coup fumant » légèrement atténué. Ensuite, Montblanc se positionne sur un marché prometteur : celui de l'équipement électronique annexe des montres mécaniques suisses. Son module de e-bracelet est adaptable sur d'autres montres de la collection Montblanc, mais aussi sur d'autres montres de différentes marques (20-22 mm d'entrecornes) : il sera piquant de voir des Rolex, des Omega ou même des Patek Philippe équipées de ces bracelets Montblanc, dont le cuir « extrême » (traité pour être spécialement résistant à toutes les agressions) est une exclusivité Montblanc. De quoi ramener vers la marque bon nombre de clients potentiels : « À mon e-bracelet Montblanc, il est exactement... » ! Enfin, sans attendre la mise au point d'une montre réellement connectée, Jérôme Lambert prouve que l'horlogerie suisse – imprudemment démobilisée par Nick Hayek, avec l'assistance initiale (depuis révisée) d'un Jean-Claude Biver – a son mot à dire dans la carpo-révolution qui s'annonce (révolution des objets de poignets wearable).

◉◉◉◉ L'IDÉE DE MONTBLANC EST DE LOGER un module électronique sur le bracelet, en guise de « boucle connectée ». La liaison Bluetooth avec le téléphone du porteur permet d'émuler un certain nombre de fonctions, dont l'affichage se fait directement sur le smartphone (traceur personnel d'activité, notifications sur écran et par vibreur, contrôle de certaines commandes, repérage à distance d'appareils connectés, etc.). Des fonctions qui sont appelées à se développer, de même que la gamme des montres ainsi équipées, avec un module qui s'annonce comme compatibles avec les univers Samsung (Android) et Apple. Le chargement du module se fera par câble et prise USB. Innovant et résistant à l'eau, le cuir Extrême de Montblanc a été développé dans la nouvelle manufacture italienne de la marque...