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Le leader mondial de l’horlogerie exigeait 30 millions de réparations de la première banque suisse.
Depuis près de six ans, Swatch Group (UHR 444.2 0.95%) et UBS (UBSN 16.75 0.00%) se chamaillent publiquement. Leur querelle porte sur un fonds d’investissement au nom prometteur, «absolute return bond», d’une filiale luxembourgeoise de la première banque helvétique.
En mai 2007, le leader mondial de l’horlogerie avait acquis des parts de ce produit à hauteur de près de 47 millions de francs. Cet investissement lui a finalement coûté 24,8 millions de francs de perte. Le Tribunal fédéral estime toutefois que la responsabilité de ce dommage ne peut pas être imputée à UBS.
Très vite liquidé
«Nous prenons connaissance de ce verdict avec regret. Dommage! Dommage aussi, et avant tout, pour les nombreux petits investisseurs privés concernés», précise la direction de Swatch Group. Le leader mondial de l’horlogerie se réfère ainsi à la foule de petits épargnants ayant eux aussi subi des pertes en plaçant de l’argent sur cet «absolute return bond».
Les malchanceux se consoleront peut-être en prenant connaissance des frais infligés à Swatch Group: 65'000 francs de dépens et 150'000 francs d’indemnités au bénéfice d’UBS. La facture de la même cause en première instance, auprès du Tribunal de commerce de Zurich en avril dernier, avait atteint un montant excédant le demi-million.
Swatch Group n’a pas manqué d’insister sur les termes du contrat fixé avec la banque en 2007. Il portait sur un mandat de conseil d’investissement. Malheureusement, quelques mois plus tard, la crise financière développait cruellement ses effets. Le fameux «absolute return bond» d’UBS devait être liquidé, comme d’autres produits financiers du même type.
Du coup, l’horloger estime avoir été mal conseillé. D’abord du fait de la recommandation du placement, puis du fait de l’absence d’alerte à la vente pour se séparer au plus vite des parts du fonds.
Preuves insuffisantes
Le TF a cependant considéré que les preuves d’éventuels manquements de la part de la banque, fournies par Swatch Group, n’étaient pas suffisantes. «Le jugement de la Cour confirme notre position. Il établit définitivement que notre établissement a agi correctement», relève la direction d’UBS.
Rappelons en outre que le leader mondial de la gestion de fortune n’était de loin pas le seul établissement à proposer des investissements sur des «absolute return bond». Rien qu’en Suisse les vertus de soixante-quatre de ces fonds étaient encore vantées en 2011. Et vingt et un d’entre eux étaient présents sur le marché depuis moins de trois ans.
La majorité des plus anciens «absolute return bond» suisses assuraient d’ailleurs des rendements appréciables, parfois supérieurs à 8% sur trois ans. Dans la liste des moins profitables, les «absolute return bond» helvétiques libellés en dollars se sont cependant avérés plus exposés aux turbulences de la crise financière. Accusant entre 22% à 35% de pertes.
24heures
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