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LVMH, qui détient TAG Heuer et d'autres marques horlogères, "se serait bien passé" de l'abandon du cours plancher du franc suisse mais "s'en sort mieux que d'autres" face à cette décision, a dit à l'AFP Jean-Claude Biver, qui préside l'activité Montres du groupe.
"On s'en serait bien passé. Mais pour nous ce n'est pas un tsunami", a-t-il déclaré vendredi en marge d'un événement de TAG Heuer à Paris.
Peu après l'annonce surprise de la Banque nationale suisse (BNS) la semaine dernière, le patron du numéro un mondial de l'horlogerie Swatch Group, Nick Hayek avait qualifié la mesure de "tsunami pour l'ensemble de la Suisse".
M. Biver, patron de TAG Heuer qui est la marque horlogère phare de LVMH, a relativisé l'impact pour le numéro un mondial du luxe: "Nous sommes un groupe très diversifié et nous publions en euros", a-t-il noté.
"Les pertes de change pour nous ne sont pas les mêmes que pour certains groupes suisses", a-t-il relevé, interrogé par l'AFP en marge d'une présentation à Paris de la nouvelle ambassadrice de TAG Heuer, le mannequin britannique Cara Delevingne.
LVMH, basé à Paris et coté au CAC 40, détient aussi les marques horlogères Hublot et Zénith, parmi une soixantaine de marques de luxe, dont la principale est Louis Vuitton.
Certes, la décision de la BNS "n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour l'industrie horlogère, et donc pas non plus pour LVMH", a concédé M. Biver.
"Mais on s'en sort mieux que d'autres entreprises. Et nous allons être créatifs au niveau de nos facturations. On achètera peut-être en euros des choses qu'on achetait jusque-là en francs suisses. Avec un peu de créativité, on va arriver à limiter l'effet dévastateur du taux de change", a-t-il estimé.
Selon lui, "dans cinq ans, tout le monde aura oublié" cet épisode sur le franc suisse.
Interrogé sur la perspective d'un probable relèvement des prix dans l'industrie horlogère suite à l'envolée du franc suisse par rapport à l'euro, M. Biver a répondu: "Chez LVMH on n'envisage pas pour l'instant de hausse de prix. On va attendre de voir" comment évolue la situation.
Swatch Group a fait savoir mercredi qu'il allait augmenter ses prix de "5 à 7% voire 10%" en Europe sur ses marques de prestige Bréguet, Blancpain et Omega ainsi que sur la griffe haut de gamme Longines.
A mots couverts, les marques rassemblées cette semaine à Genève pour le Salon international de la haute horlogerie (SIHH), qui fait la part belle aux griffes du groupe Richemont, ont évoqué des hausses de 5 à 7%.
TAG Heuer est l'une des griffes les plus connues de l'horlogerie suisse. Selon les analystes du secteur, la marque réalise un chiffre d'affaires de l'ordre d'un milliard de francs suisses. Elle vend environ un demi-million de pièces par an.
La division Montres et Joaillerie de LVMH (TAG Heuer, Hublot, Zénith, Chaumet, Bulgari, De Beers et FRED) assure environ 10% des ventes du groupe dirigé par Bernard Arnault, soit 2,8 milliards d'euros sur 29,15 milliards d'euros en 2013.
Les résultats de l'exercice 2014 seront publiés le 3 février.
Romandie
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