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L’horloger Hyetis sème la panique en débranchant son site web
 
Le 27-01-2015

Craignant un dépôt de bilan, les investisseurs ont à nouveau vivement manifesté leur inquiétude, accusant les responsables de la société genevoise en démarrage de faire les morts pour ne pas affronter leurs responsabilités

Depuis plusieurs jours, le site de l’horloger genevois Hyetis a disparu de la Toile. «Je parie qu’ils ont fermé boutique et qu’ils sont partis avec la caisse», s’emporte un passionné de montres, qui a versé des milliers de francs à la start-up.

Lui, tout comme des centaines d’autres investisseurs, s’est lancé en août 2013 dans l’aventure Hyetis. Avec pour objectif d’entrer dans l’histoire. Soit de figurer parmi les premiers clients à porter au poignet l’unique «smartwatch» dotée d’un mécanisme horloger, conçue et fabriquée en Suisse.

De nombreuses marques rêvent encore de commercialiser un tel produit. Hyetis, lui, avait promis d’y parvenir. Sans succès, à ce jour. Déçus, les «early birds» ont commencé à se plaindre. Depuis environ un an, ils ont toutes les peines du monde à entrer en contact avec la société en démarrage. «Les responsables se cachent, comment s’y prendre et vers qui se tourner pour obtenir des réponses ou se faire rembourser?» interroge cet autre investisseur, ayant pris part au financement participatif («crowdfunding») qui a permis aux activités de Hyetis de prendre vie.

Ces dernières semaines, un grand nombre de doléances portant sur le comportement de la start-up carougeoise ont été adressées au Temps. Toutes dans le même espoir: récupérer, un jour, l’argent placé à travers ce mécanisme de pré-commandes. Depuis que l’adresse internet de l’entreprise en démarrage échappe aux radars de Google, un nouveau vent de panique a saisi la communauté des pré-inscrits.

Rallumage prévu mercredi

Que s’est-il passé? «Notre site est en maintenance, il sera à nouveau disponible dans 48 heures, promet Arny Kapshitzer, directeur général de Hyetis. Il a fallu retirer nos rags de serveurs pour en installer de nouveaux. Ce qui prend plus de temps vu notre manque de ressources.»

Ces propos suffiront-ils à rassurer les plaignants? «Hyetis avait annoncé la présentation d’échantillons de son produit au Salon CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas la première semaine de janvier, dénonce un troisième client. Mais je n’en ai relevé aucune mention dans la presse ou les médias sociaux.»

Initialement attendue pour décembre 2013, la livraison de la montre connectée de Hyetis a été repoussée une première fois à juin dernier, puis à janvier 2015. Promesse, à ce jour, toujours pas tenue. D’où la colère grandissante des investisseurs.

De son côté, Hyetis affirme n’être visé – hormis quelques menaces – par aucune plainte pénale. Et assure avoir déjà rendu des comptes à une majorité d’intéressés. En leur livrant un modèle intermédiaire (Red Line, d’une valeur de 3500 dollars), dans l’attente de son produit phare (Crossbow, au prix catalogue de 1200 dollars).

Toutefois, et malgré ses multiples demandes depuis novembre 2014, Le Temps n’a toujours pas pu vérifier l’existence d’aucune montre intelligente estampillée Hyetis. Une énième demande dans ce sens a été formulée lundi.

Dejan Nikolic
LE TEMPS

 



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