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en train de rouler des mécaniques...
◉◉◉◉ LE PATRON DU SWATCH GROUP ENFUME LA PRESSE SUISSE : dans un entretien à Blick (Suisse alémanique ; merci pour l'excellente image ci-dessous), Nick Hayek (Swatch Group) revient sans l'avouer sur une révélation de Business Montres (22 janvier (évidemment sans nous citer) qui a fini par interpeller les médias suisses. Il s'agit de la chute inquiétante du cours de l'action Swatch Group à la Bourse suisse (35 % de baisse depuis un an). S'il admet ne pas avoir perdu d'argent dans le krach monétaire provoqué la Banque nationale suisse (c'est normal, tant qu'il ne vend pas, il ne perd pas, sinon virtuellement), il réaffirme son intention – ses diatribes contre la Bourse-casino sont rituelles – de se retirer de la cote s'il le pouvait – ce qui n'est pas le cas. Autant dire que c'est parler pour ne rien dire, même si l'effet d'annonce est superbe : « Swatch Group vend des montres, pas des actions ». La réalité est plus prosaïque : « Pour retirer Swatch Group de la cotation, nous devrions nous endetter en notre qualité de plus gros actionnaire. Et cela ne correspond pas à notre culture », se souvient-il. Et il est évident que cet endettement ne serait pas un facteur de confiance auprès des banques...
◉◉◉◉ UN SACRÉ TOUR DE PASSE-PASSE À PROPOS DES PUCES NFC. En revanche, là le patron du groupe biennois roule des mécaniques sans en avoir les moyens, c'est quand il se vante à propos des puces NFC dont il fait grand cas (Business Montres en a beaucoup parlé à propos de concepts comme la WisWatch de Wisekey). On ne peut que se réjouir de voir le « premier horloger du monde » admettre enfin que les smartwatches représentent non seulement un danger pour les montres suisses, mais aussi une porte ouverte sur l'avenir : il y a deux ans, Nick Hayek tenait le discours inverse, mais il n'y a que les sots qui ne changent pas d'avis. Lui ne l'est pas – mais l'histoire se souviendra de ses propos démobilisateurs alors que l'horlogerie suisse avait encore le temps de se préparer au déferlement des montres connectées. Le patron du Swatch Group s'affirme très fier de voir la marque Swatch comparée à Apple, ce qui est effectivement flatteur, mais comment oublier cet épisode peu glorieux où il a éconduit les représentants d'Apple qui lui proposaient un partenariat pour développer une smartwatch Apple-Swatch à laquelle il ne croyait pas (Business Montres a plusieurs fois expliqué comment et pourquoi Nick Hayek avait été échaudé par ses précédents partenariats avec des Américains, au point de faire preuve d'une phobie rédhibitoire à l'égard de toute solution high-tech sourcée aux Etats-Unis). Là où il enfume vraiment la presse suisse, c'est à propos de ces puces NFC, dont il n'a vraisemblablement pas/plus la maîtrise : ni Swatch, ni son bras armé électronique (EM Microlectronic, Marin), ne sont membres du Forum NFC qui regroupe tous les intervenants de ce marché (voir la liste des membres). Plus le mensonge est gros, plus il passe – d'autant que les journalistes ne comprennent à peu près rien à ces puces NFC, pourtant si prometteuses d'avenir pour les montres suisses...
◉◉◉◉ TRICKY NICK ET LES PUCES NFC. Rappelons donc quelques précisions à propos de ces puces NFC, dont « Nick la Triche » fait le suprême espoir et la suprême pensée du Swatch Group [comme disait Victor Hugo en parlant de la garde impériale à Waterloo]. NXP et Sony (avec la technologie FeliCa) sont les leaders et les inventeurs incontestés de l'environnement NFC. maintenant, il faut savoir que, s'il est très facile d'intégrer une puce NFC dans une montre en plastique (c'est le cas de WisWatch : Business Montres du 22 janvier ; c'était également le cas de la Swatch Access, pour laquelle Nicolas Hayek s'est montré visionnaire et pionnier), c'est tout sauf simple d'intégrer une puce NFC dans une montre métallique (phénomène de cage de Faraday et courants de Foucault) : le détenteur des brevets (Europe, Asie) et de la propriété intellectuelle du NFC dans une montre à boîtier métallique est la maison suisse Winwatch (Zoug). On peut donc avoir des doutes sur la vigueur et la détermination des intentions du groupe dans le domaine des puces NFC, auxquelles personne n'aurait pensé s'il n'y avait pas eu la pression soudaine exercée par l'arrivée de l'Apple Watch, en mars ou en avril. À moins que Tissot n'ait décidé de revenir à des collections en matériau de synthèse, il faudrait sans doute se contenter d'une Tissot à écran tactile et liaison Bluetooth – ce qui est tout sauf une parade intelligente aux défis des montres intelligentes ! même scepticisme concernant Swatch, qui s'en tient pour l'instant au dépôt de son iSwatch non connectée (révélation Business Montres du 15 février 2013). Pour mettre les idées au clair, on peut consulter le tableau ci-dessous pour mieux comprendre l'intérêt de la NFC pour un objet de poignet (pas besoin d'affichage, pas besoin de batterie, pas d'intendance, sécurité maximale de communication et d'authentification par rapport au wifi ou à Bluetooth, etc.)... |