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Cette semaine, le Sniper du lundi a... REPÉRÉ QUELQUES INFOS
 
Le 13-02-2015
de Business Montres & Joaillerie

qui méritent le détour
pour bien commencer la semaine...


◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : exfiltré de Sotheby's l'année dernière, après une séquence genevoise sans gloire et quelques polémiques sur la qualité des lots offerts aux enchères, Geoffroy Ader se recycle comme « Watch Expert » chez Antiquorum, dont il gèrera le nouveau département Antiquorum Online, boutique numérique pour des transactions immédiates, 24 h sur 24, 7 jours x 7 (voir nos interrogations dans les interrogations horlogères qui concernent le « SwissLeaks » : ci-dessus). Antiquorum Online entend attirer de nouveaux clients par un coût de transaction low cost et par la crédibilité de son nouveau « Watch Expert » – lequel se trouve embarqué dans une nouvelle aventure après vingt années de pérégrination dans la montre de collection. À l'occasion de ce recrutement, on a vu réapparaître l'évanescent Giulio De Lucia (fonds d'investissement FIDES), l'investisseur zurichois dans Antiquorum qui disait ne pas l'être mais qui l'était quand même tout en n'en étant pas (voir notamment Business Montres du 2 juin dernier). Comme toujours avec Antiquorum, c'est compliqué et pas vraiment limpide...

◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : Mike Margolies, qui avait quitté Hublot (États-Unis) pour Girard-Perregaux et JeanRichard (États-Unis), passe à présent chez H. Moser & Cie, dont il gèrera les affaires américaines. Pas sûr que le recrutement de cet ancien animateur de TimeZone, vétéran des batailles de l'horlogerie de luxe traditionnelle, soit une bonne nouvelle pour une marque qui tente d'affirmer sa différence et sa singularité sur le marché... Autre recrutement annoncé du côté des Etats-Unis : celui de Phil Ogle, lui aussi vétéran du luxe horloger indépendant dans les Amériques, qui quitte la représentation de la manufacture Christophe Claret pour gérer la zone caraïbo-yankee au profit de la maison MB&F...

◉◉◉◉ TENDANCES 2015 (1) : nous l'avons suffisamment écrit ici même, inutile de rechercher, cette année, la tendance qui aimanterait toutes les créations en polarisant toutes les attentions. Sur un marché frémissant d'incertitudes et d'interrogations sur son devenir, la seule tendance, c'est qu'il n'y en a pas, ou qu'il y en a tant qu'elles ne nous aident pas à anticiper la reconstruction du réel.

◉◉◉◉ CONTRE-COURANT 2015 (2) : ceci posé, s'il devait quand même y avoir une tendance pour 2015, ce serait non pas le « retour au classique » (c'était bon il y a trois à cinq ans, avec le succès initial d'une référence comme Laurent Ferrier, aujourd'hui en perdition on ne sait plus guère où), mais ce qu'on peut qualifier de néo-rigorisme existentiel. D'ici à la fin de l'année, il faut s'attendre à la prolifération de nouvelles montres et de nouvelles marques surfant ouvertement sur cette mode des cadrans minimalisés (fond blanc, index finement hachurés, aiguilles jansénistes), des boîtiers relativement plats (surtout pas d'or, sinon PVD très jaune) et des prix tout aussi... plats (rarement plus de 300-400 euros). La distribution est généralement tribale, grâce aux nouveau canaux numériques, et donc internationale au sein des nouvelles élites générationnelles. Certaines de ces propositions sont mécaniques, d'autres électroniques, le Swiss Made ne relevant plus de l'indispensable puisque c'est le style de la montre qui induit une certaine idée du temps qui passe et qui le valorise au poignet (dans ce goût austère mais modeux, Business Montres vous avait déjà présenté Charlie Watch, en avril 2014 : ci-contre et en haut de la page, sous le sommaire)...

◉◉◉◉ NÉO-RIGORISME EXISTENTIEL (3) : ce néo-rigorisme existentiel est un saut disruptif – rupture avec les codes, avec l'autorité des marques et avec les contraintes commerciales suisses – qui relance la partie face aux smartwatches en ajoutant une dimension avant-gardiste à un refus des contenus horlogers traditionnels (métaux précieux, mécanique, complication, branding, distribution sélective, etc.). L'esprit de cette tendance marie le refus du bling-bling, le culte du no logo, la quête de la légèreté (physique et visuelle), la pratique élitaire de l'« ostentation affinitaire » (seuls ceux qui peuvent comprendre doivent savoir de quoi relève cette nouvelle grammaire stylistique) et le dandysme d'une esthétique post-moderne. Le luxe n'est plus ici statutaire, mais purement identitaire : est-ce un hasard si les projets de montres issues de cette préoccupation néo-rigoriste commencent à proliférer sur les plateformes de financement collaboratif ( bon exemple, entre des dizaines d'autres : Henry & Ashe, sur Kickstarter, ci-dessous). Non sans un certain retard à l'allumage (toujours cette illusion du « ça ira mieux demain et la crise est transitoire »), les jeunes créateurs suisses commencent à réfléchir à ce sujet et il ne serait pas étonnant de voir un certain nombre de marques B (bis) apparaître dans l'arrière-cuisine des indépendants créatifs animés d'un certain esprit de résistance. Après la flamboyance à 50 000 CHF et plus, la réassurance à 5 000 CHF et moins ?

◉◉◉◉ MINIMALO-DANDYSME (4) : selon nos estimations, d'ici à la fin de l'année, il existe à peu près une quinzaine de projets de création de marques dans ce goût néo-janséniste à des prix low cost. Montres de crise pour génération de crise et pour horlogerie en crise ! Depuis le temps que Business Montres se prononce en faveur d'un retour à la substance et d'un retissage du lien avec le réel (tant pour les montres que pour les prix : c'est le nouveau défi d'une « horlogerie créative à prix réaliste », entre autres Business Montres du 18 avril dernier).

◉◉◉◉ MERCI À LA SMARTWATCH : les horlogers – les vrais, ceux qui fabriquent des horloges murales – peuvent dire merci aux montres connectées qui équipent de plus en plus de poignets étudiants. Pratique qui a entraîné une explosion de la carpo-tricherie – « fraude au poignet ». À tel point que les Etats-Unis, de même que le Royaume-Uni, ont commencé à interdire les montres – connectés et non connectées : comment les distinguer sans expertise ?– dans les salles d'examen. De même qu'on laisse son téléphone en entrant dans la salle, on y laissera sa montre. Ce qui oblige les administrations à des achats massifs d'horloges murales de grande taille pour que les étudiants aient une idée du temps qui passe. Un nouveau segment de marché dopé par les smartwatches ?

◉◉◉◉ MONTRE CONNECTÉE SUISSE : alors que Nick Hayek estime pouvoir endiguer le tsunami des montres connectées grâce à ses produits Bluetooth et à ses puces de paiement sans contact, les marques extérieures au Swatch Group se tournent vers Soprod (groupe Festina Suisse) pour y dénicher des solutions non conformistes concernant les montres traditionnelles connectées (montres avec mouvements). Un des brevets Soprod concerne notamment un dispositif de contrôle à distance (émulation d'un smartphone) et de liaison entre une montre et une application numérique déportée (smartphone). À partir de la montre, on peut ainsi lancer différentes fonctions liées au calcul du temps (chronométrage, compte à rebours, réveil, alarme, fuseaux horaires, calendrier, etc), ces fonctions étant évolutives, sans renoncer au style analogique (aiguilles) ou numérique (cadran à chiffres) de la montre. Les manipulations se font par icônes graphiques tactiles, avec une liaison Bluetooth à très faible consommation d'énergie (BLE : Bluetooth Low Energy) qui économisent la pile de la montre. Le tout Swiss Made, évidemment...

◉◉◉◉ CRAQUES ET COQUECIGRUES CHINOISES (1) : nous aurait-on raconté n'importe quoi sur la passion des Chinois pour les montres ? On assiste, d'une part, au renforcement de la campagne d'austérité prolétarienne dont nous avons pronostiqué l'influence majeure dès la perspective d'arrivée au pouvoir de l'équipe Xi Jinping : désormais, c'est même un « retour à la ruralité » qui s'impose, avec des accents très pétainistes qui rappellent que « la terre, elle, ne ment pas ». On lira à ce sujet le compte-rendu de Xinhua (tout ce qu'il y a de plus officiel comme média) sur le nouveau « retour à la campagne » des nouveaux milliardaires chinois, dont la « nostalgie des racines » annonce un courant structurant de revalorisation (forcément anti-occidentale) des fondements de la culture chinoise : « Des hommes d'affaires de premier plan, des élites de la classe moyenne, des universitaires et des jeunes fixent de nouveau leur regard sur le futur des vastes régions rurales du pays. Ces personnes tentent de rétablir la valeur des campagnes, laissées pour compte au cours du processus national d'urbanisation. » Pas bon pour les montres suisses, tout ça !

◉◉◉◉ CRAQUES ET COQUECIGRUES CHINOISES (2) : d'autre part, on nous explique que rien n'est perdu pour les montres de luxe tant qu'elles disposeront de somptueuses (et ultra-coûteuses) boutiques dans toutes les places commerciales chinoises. Problème : ce n'est pas dans ces boutiques que les 100 millions de touristes potentiels chinois se renseignent avant de partir magasiner hors de Chine. C'est sur les réseaux sociaux et les médias numériques (source : Marketing Chine). Désormais, c'est également dans les boutiques (chinoises) dédiées aux arts de vivre à l'européenne qu'ils font leurs achats, que ces concept stores soient en ligne (exemple avec JD.com, dédié aux produits français) ou en malls commerciaux (exemple avec Maison Mode : source Jing Daily). Deux réseaux qui privilégient les créateurs indépendants plutôt que les grandes marques surdistribuées et surmarketées. Si vous êtes gavés par la propagande marketing des grandes marques, détentez-vous en lisant ce qui se raconte sur le blog Paris Chérie, la French Connection où on se pique d'apprendre les codes du luxe créatif français à la clientèle asiatique...

◉◉◉◉ L'ALLIAGE MAGIQUE DONT ON NE FERA PAS DES MONTRES : dommage, un chercheur coréen venait de trouver un alliage d'acier et d'aluminium aussi léger que le titane, plus résistant et surtout dix fois moins cher. Il suffisait d'y ajouter un peu de nickel – ce qui fait qu'on ne pourra pas l'utiliser pour des boîtiers horlogers (risques de diffusion de particules toxiques), mais seulement pour des composants (source : Nature)...

◉◉◉◉ MAIS QUELLE HEURE EST-IL ? Ne posez pas la question à Peter Speake-Marin, qui n'en peut mais, d'autant qu'il n'est plus le maître chez lui maintenant qu'il a un nouveau – mais très mystérieux (pourquoi tant de cachotteries ?) – actionnaire. Du coup, ses créations se ressentent de cette opacité nimbée d'improbables brouillards. Allez donc savoir à quoi sert, dans sa Jumping Hours, cette indication des montres par quart d'heure successifs et allez donc comprendre pourquoi cette pièce n'est qu'une pièce unique, dont on peine à discerner l'utilité créative ou commerciale ? Depuis que nous en avons parlé (Business Montres du 31 janvier), nous nous perdons en conjectures au sujet de ces quinze minutes dont l'avancement dans l'heure est annoncée par une pastille rouge au centre de la montre. Les quatre aiguilles avancent en même temps, celles des minutes et des secondes suivant leur ronde habituelle. Pourquoi faire simple quand on peut complexifier jusqu'à l'absurde ?

 



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