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Folies nippones au poignet
 
Le 12-11-2007

Pied-de-nez au sérieux de l'horlogerie mécanique suisse, les montres japonaises électroniques loufoques débarquent. Porter un ovni au poignet, certains Helvètes apprécient. Shocking!
Des diodes à la place d'aiguilles, un design rétro-futuriste, un cadran qui ressemble à un grille-pain ou à un équalizer. A priori, ces drôles d'objets nippons ressemblent davantage à un bracelet tendance qu'à une montre. Mais non, pour peu d'apprendre à décoder leur mode d'affichage, ils donnent également l'heure.

Installé sur la Riviera lémanique, actif dans l'import-export, mais surtout fan du Japon depuis toujours, Alain Virot propose depuis quelques mois ces ovnis nippons sur le site internet qu'il leur a spécialement dédié: tokyotime.ch. Et cela marche plutôt bien. «Une explosion», laisse-t-il entendre. La clientèle est suisse à 80%, mais aussi anglaise, française «et on commence avec l'Allemagne». Alain Virot n'articule pas de chiffres, mais estime toutefois que l'activité équivaut «à celle d'un petit magasin».

Ce qui séduit l'acheteur? Le côté novateur, inattendu, décalé de l'objet. De même que sa provenance japonaise, gage de fiabilité, convient Alain Virot. L'exclusivité également. Car lorsqu'un modèle est épuisé, il n'est jamais réédité. Le profil de l'amateur? Friand de design, entre 25 et 35 ans. «Et pas mal de gays aussi.»

Au pays de la haute horlogerie, n'est-ce pas de la provocation? Non, se défend Alain Virot, car sa clientèle n'est pas forcément férue de montres mécaniques. A contrario, les amateurs de montres mécaniques ne sont eux pas non plus prêts à céder aux japonaiseries. François Engisch, détaillant horloger à Neuchâtel, en est convaincu. «Pour le collectionneur, acquérir une montre non suisse, même des marques allemandes de haute horlogerie comme Glashütte Original ou Lange & Söhne, pose problème. Un puriste veut du 100% Swiss made.»

Même s'il ne l'a jamais fait et ne proposera «probablement jamais» de marques japonaises dans son commerce - crédibilité et défense de l'horlogerie régionale obligent -, François Engisch convient qu'il existe une clientèle intéressée aux montres bourrées d'électronique. Un domaine où les Japonais ont une longueur d'avance sur les Suisses, mais un marché que les Finlandais dominent, avec Suunto et Polar. Et du moment que l'horlogerie suisse traditionnelle cartonne, observe François Engisch, elle ne s'aventure pas dans de nouvelles contrées.

Reste le design des produits japonais et leur mode d'affichage. Une véritable innovation? Pour Jean-Philippe Arm, fondateur du magazine spécialisé «Watch Around», la réflexion ne date pas d'hier. Chaque année, «les jeunes designers phosphorent là-dessus». Encore faut-il que le résultat de leur réflexion trouve un écho sur le marché.

Certes, relève-t-il, l'aspect esthétique peut présenter un intérêt. «Mais rien à voir à vrai dire avec l'horlogerie, sinon que ces objets offrent la lecture de l'heure. Comme mon four à micro-ondes!» Et Jean-Philippe Arm d'y voir une ultime similitude. «Il y a encore le fait qu'ils se portent au poignet. Ce qui n'est pas le cas de mon four à micro-ondes!»

L'Impartial / David Joly

 



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