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Le shopping de luxe sera autorisé le dimanche
 
Le 19-02-2015
de SOJH® achats/ventes

Le Conseil fédéral libéralise le travail dominical dans les régions frontalières et touristiques. Tollé des syndicats.

Les touristes pourront bientôt faire du shopping tous les jours de l’année dans les centres commerciaux des régions touristiques ou frontalières. Pour autant que ceux-ci offrent des produits de luxe, ils n’auront plus besoin d’une autorisation pour engager du personnel le dimanche. Ainsi en a décidé mercredi le Conseil fédéral, tranchant par voie d’ordonnance un sujet des plus controversés.

La riposte syndicale n’a pas manqué. «Cette ordonnance est tout simplement illégale et nous porterons l’affaire devant les tribunaux. La jurisprudence sur le travail dominical est très claire», assure Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, très inquiet de voir ainsi s’effriter l’interdiction du travail dominical. Une inquiétude partagée par Travail.Suisse, qui estime que le Conseil fédéral «vide de son sens une disposition centrale de la protection des travailleurs».

Une généralisation par la bande du travail dominical? Johann­ Schneider-Ammann s’en défend vigoureusement. «Il faut tenir compte de l’évolution des besoins touristiques. La préservation des emplois est plus nécessaire que jamais, surtout en période de franc fort», justifie-t-il, en soulignant que les travailleurs auront droit à des compensations plus généreuses que celles inscrites dans la loi. Le ministre de l’Economie appelle d’ailleurs les partenaires sociaux à régler la question à travers des CCT.

L’ordonnance entrera en vigueur le 1er avril prochain et s’appliquera, dans un premier temps, aux seuls centres FoxTown de Mendrisio (TI) et Designer Outlet de Landquart (GR) qui emploient respectivement 1000 et 400 personnes. Les autres centres qui voudront bénéficier du même traitement devront répondre à des critères stricts. Etre situés dans une station touristique, ou alors à moins de 15 km d’une frontière et à proximité d’une gare ou d’une bretelle d’autoroute. Ses enseignes devront fournir des produits de luxe (montres, chaussures, parfums, vêtements, etc.). Enfin, la clientèle devra être majoritairement internationale.

«On va demander leur passeport aux clients», se gausse Arnaud Bouverat, qui parle de «mascarade». Du côté du Centre Patronal, Jean-Hugues Busslinger ne croit pas que ces nouvelles dispositions auront un gros impact en Suisse romande et il déplore une possible inégalité de traitement induit par cette ordonnance, les boutiques de luxe des régions touristiques n’étant pas concernées.

«C’est une solution équilibrée», relève le conseiller aux Etats Fabio Abate (PLR/TI), à l’origine du projet. Le Tessinois aurait toutefois souhaité un projet plus ambitieux, qui s’applique aussi aux boutiques de luxe, ou qui vendent des produits d’innovation. «Qu’on le veuille ou non, le shopping, c’est une réalité du tourisme actuel. Mais une seule mesure ne suffira pas pour que la branche redevienne concurrentielle», relève-t-il encore. A gauche, on estime que tout le Conseil fédéral fait fausse route. «Le problème, ce ne sont pas les heures d’ouverture, mais les prix», tranche le socialiste neuchâtelois Jacques-André Maire.

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