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Tag Heuer, Breitling... Comment l'horlogerie de luxe suisse se restructure
 
Le 02-03-2015

Certaines maisons suisses licencient ou recoiffent leurs organigrammes. La flambée du franc suisse est venue gripper un peu plus une industrie qui connaît un bas de cycle.


C'est le transfert de l'année dans l'horlogerie. Stéphane Linder, ex-PDG de Tag Heuer, qui a quitté cette filiale de LVMH en décembre avec un confortable chèque de 3 millions d'euros, d'après Business Montres, vient d'être recruté par Gucci, filiale de Kering, pour développer le pôle horlogerie du maroquinier.

Gucci veut relancer son activité "montre" qui pèse 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, soit à peine 6% de ses activités. "C'est précisément en bas de cycle qu'il faut investir", précisait François-Henri Pinault, PDG de Kering, à Challenges, persuadé que l'horlogerie de luxe à encore un bel avenir.

A condition que les maisons s'adaptent au nouveau contexte économique. C'est pourquoi les organigrammes des grandes maisons commencent à bouger.

"La crise que connaît aujourd'hui l'horlogerie devrait provoquer au moins une trentaine de changements à la tête des maisons de montres de luxe, soit au moins autant qu'en 2009, dernière année de crise dans ce secteur", estime Grégory Pons, éditeur de Business Montres.

Ainsi Laurent Dordet a été nommé hier à la tête de la Montre Hermès en remplacement de Luc Parramond, parti développer l'offre horlogère de Ralph Lauren.

Impact du franc

Un mois, seulement, après la flambée du franc suisse qui s'est apprécié d'environ 20%, les maisons horlogères commencent à réduire leurs coûts.
Ulysse Nardin, Cartier, Tag Heuer ou encore Breitling ont mis au chômage technique tout ou partie de leurs salariés dans les manufactures. Une façon de limiter les stocks pour sauver les marges des entreprises qui ont tendance à fondre.

Le syndicat suisse l'Unia s'attend à une restructuration plus lourde encore. "Il faut se préparer à des milliers de suppression d'emplois dans les vallées horlogères", pronostique-t-il. "Le juge de paix sera le salon horloger de Bâle mi-mars, avance Grégory Pons, il donnera une tendance sur les commandes annuelles".

Pour l'heure les exportations suisses indiquent une baisse pour le 3e mois consécutif mais il faudra attendre les chiffres de février et de mars pour mesurer l'ampleur du phénomène franc suisse.

Une autre menace plane, celle de la montre connectée. D'après le Wall Street Journal, Apple aurait passé commande pour 20 millions de montres auprès de ses fournisseurs chinois.

Surprises à Bâle?

Face à cette déferlante, les maisons horlogères se réveillent. Jean-Claude Biver, le patron de la branche horlogère de LVMH a prévu de présenter, en mars, au salon de Bâle, un prototype de la montre Tag Heuer connectée, initialement prévu pour septembre. Preuve que ce sujet est maintenant pris au sérieux.

Thiebaut Dromard pour ChallengeSoir

 



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