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Dans un entretien avec Le Temps, à lire en intégralité dans quelques heures, Jean-Christophe Babin, le patron de Bulgari depuis 2013, se défend contre l’apparente incongruité d’un mariage d’une marque à connotation joaillière avec la connectivité. Cette smartwatch, dont un concept sera «peut-être» dévoilé à Bâle dans deux semaines, sera 100% suisse, annonce-t-il aussi
Comment se profile Baselworld, qui débute le 19 mars?
Puisque Bulgari célèbre cette année les 40 ans de la collection Bulgari Bulgari, nous allons repuiser dans ses caractéristiques atypiques, avec par exemple une nouvelle version du modèle Diagono, son expression la plus sportive. Ce sera l’occasion de mieux se profiler dans la montre homme. Et il est également possible qu’un prototype de montre connectée soit présenté, à cette occasion.
Bulgari se lance aussi dans l’aventure smartwatch?
J’insiste: nous allons peut-être dévoiler un concept de montre intelligente à Baselworld. Elle sera beaucoup plus que «smart» et sera 100% Suisse! Le «peut-être» prévaut néanmoins, parce que l’on ne peut pas en être certain, avant la veille de l’ouverture du salon…
La forte connotation joaillière de Bulgari ne transige-t-elle pas avec celle de la montre connectée?
Je ne suis pas de cet avis. Il ne faut pas être sectaire, nous voyons bien qu’il y a de moins en moins d’orthodoxie, aujourd’hui. Dans le luxe, ou dans la mode en général, la tendance est de plus en plus au «mix&match», aux mariages décomplexés entre pièces de collection et produits de grands distributeurs. Notre idée est de concilier l’horlogerie mécanique suisse et la connectivité.
Et si je vous dis que cela ressemble à de l’opportunisme…
On se doit aujourd’hui d’intégrer des fonctionnalités qui vont se démocratiser. Mieux vaut s’y atteler assez tôt que trop tard. Il faut accepter que la technologie puisse aussi être une garantie d’authenticité.
Avec les montres intelligentes, l’horlogerie fait-elle face à une révolution?
Pas forcément. Mais c’est une transformation importante que l’on ne peut pas ignorer. Au même titre que celle qui a vu Ferrari ou Maserati finir par intégrer de la technologie informatique dans la noblesse automobile. Une noblesse qui, souvenons-nous, a longtemps tenu à leur carburateur.
Servan Peca
LE TEMPS
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