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de la BR 01 Instrument
Autant le boîtier carré peut sembler à la mode depuis qu'on parle de la nouvelle Apple Watch, autant la BR 01 de Bell & Ross était disruptive, voici dix ans (2005), avec le carré instrumental et fonctionnel de son boîtier, qu'on dirait extrait d'un cockpit d'avion. Que peut bien nous préparer Bell & Ross d'un peu spécial pour ce dixième anniversaire ?
▶▶▶ BELL & ROSS – BASELWORLD 2015
150 variantes de la BR 01 en dix ans,
et 50 éditions limitées...
◉◉◉◉ INUTILE D'EN RÊVER POUR CE DIXIÈME ANNIVERSAIRE : non, Bell & Ross n'a pas prévu de loger une puce de smartwatch dans sa BR 01, qui ferait pourtant un superbe « instrument connecté » de poignet. On doit plutôt pouvoir tabler sur quelques séries limitées commémoratives, ainsi que sur des extensions de la collection des BR-X1, lancées l'année dernière comme une évolution quasi-futuriste des BR (un peu ce que la navette spatiale serait aux avions de ligne). Pour fêter cet anniversaire, Bell & Ross ne devrait pas ajouter de nouvelles déclinaisons à un boîtier qui a déjà beaucoup servi, avec un minimum de 150 variantes déjà enregistrées et à peu près 50 éditions spéciales – voir le « mur du son » sur la vidéo teaser ci-dessous et sur l'image ci-dessus. On peut parier sur une super-BR 01, plus BR que BR, peut-être même plus Bruno que Belamich (nom du co-fondateur et designer de la marque) en ce qu'elle condenserait les grands principes de design qu'il aime et qui lui tiennent le plus à coeur personnellement – quelque chose comme la quintessence esthétique d'une montre qui a su s'imposer, en dix ans, parmi les icônes horlogères du XXIe siècle. Normlement, il ne devrait pas y avoir de complications, la BR ayant déjà à peu près tout tenté (du trois aiguilles au tourbillon, sans oser cependant la Répétition minutes ou la Grande sonnerie). On devrait aussi pouvoir compter sur un jeu avec les nouveaux matériaux : la BR a toujours aimé la céramique, le titane ou la fibre de carbone. Il nous semble même que, en examinant attentivement le mur des BR ci-dessus, on devrait pouvoir y trouver quelques indices...
◉◉◉◉ ON L'A SANS DOUTE OUBLIÉ AVEC LES ANNÉES, mais l'impact disruptif de la première BR 01-92, lancée en 2005, avait créé une commotion dans l'univers feutré du design horloger. Bruno Belamich, directeur artistique de la marque, y osait un carré massif et très instrumental, directement inspiré des compteurs de bord qui tapissent les cockpits d'avion d'avant l'ère de l'électronique embarquée. Ce n'était pas absolument neuf dans l'univers des montres, mais c'était un parti-pris radical : le design était puissant, sans concessions (46 mm à poser sur le poignet) et le style « militaire » assez rigoureux pour être compris dans le monde entier. Cette capacité de rupture de la montre prouvait que Bell & Ross avait enfin trouvé une identité propre, originale, capable d'exprimer ses codes et son système de vleurs. C'est d'ailleurs cette BR 01 qui a permis l'internationalisation d'une marque longtemps victime de son ancrage trop franco-centré dans un militaria horloger peu différenciant. Radicalité de la proposition, singularité de l'expression, richesse sémiologique du logiciel stylistique ainsi déployé, le tout sans prétendre immédiatement grimper au sommet du mât de cocagne des prix horlogers : une possible leçon de résistance, de l'intérieur, au défi des smartwatches... |