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Franc fort, crise ukrainienne, difficultés persistantes sur le marché chinois: le pôle luxe du groupe Swatch a été confronté à un contexte exigeant l'an dernier. Breguet, Blancpain et Jaquet Droz, les marques dirigées par Marc Hayek, sont toutefois parvenues à réaliser une croissance en monnaies locales l'an dernier.
"Nous ne sommes plus dans une période où l'on était catastrophé de faire moins de 10% de croissance", a affirmé Marc Hayek dans un entretien accordé à l'ats lors de Baselworld. Blancpain a néanmoins réussi à tirer son épingle du jeu avec une croissance à deux chiffres en monnaies locales.
La marque Breguet a rencontré plus de difficultés, notamment car elle est davantage exposée à la clientèle russe. Ses ventes ont ainsi légèrement diminué en francs l'an dernier, note le représentant de la troisième génération de la famille Hayek au sein de Swatch Group.
L'abandon du taux plancher à la mi-janvier par la Banque nationale suisse (BNS) a également constitué un choc pour Marc Hayek. "J'ai pensé à la Suisse, au tourisme", souligne-t-il.
Plus de deux mois après l'annonce de la BNS, la situation s'est toutefois quelque peu atténuée. "Ce n'est pas encore la grande joie, mais c'est beaucoup moins grave que je ne craignais", indique le fils de Nayla Hayek, présidente du conseil d'administration de Swatch Group.
PRIX RELEVÉS
Les marques ont du reste immédiatement réagi en ajustant leurs prix au 1er février. Breguet a relevé les siens de 7% en Europe et Blancpain de 10%. "Il y avait une différence entre les deux marques, j'ai décidé de les réaligner à nouveau", explique Marc Hayek. En Russie, les prix ont également dû être fortement majorés face à la dévaluation du rouble.
La flambée du franc n'est pas non plus restée sans effet sur le tourisme d'achat en Suisse, florissant ces dernières années. "Les boutiques de Zurich et Genève ont été davantage touchées que celles d'Interlaken (BE) ou de Lucerne", note Marc Hayek.
Breguet et Blancpain sont basés dans la Vallée de Joux (VD) et comptent une part importante de travailleurs frontaliers. Malgré ces aléas monétaires, il n'a jamais été question de payer les frontaliers en euros ou de baisser leurs salaires, alors que de nombreuses entreprises ont franchi ce pas. "Ce ne serait pas correct", estime Marc Hayek.
Les trois marques ont néanmoins continué à embaucher l'an dernier. Breguet a dépassé les 1200 employés dans le monde et Blancpain atteint les 1000. "Des postes sont ouverts dans les trois marques", précise-t-il. L'environnement devrait rester exigeant en 2015, avec "une croissance plate" en monnaies locales lors des deux premiers mois de l'année.
BILAN
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