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Tissot a poursuivi sa croissance l'an dernier malgré les aléas monétaires. La marque emblématique de milieu de gamme du groupe Swatch n'a pas réajusté ses prix en dépit de l'envolée du franc.
Tissot a poursuivi sa croissance l'an dernier malgré les aléas monétaires. La marque emblématique de milieu de gamme du groupe Swatch n'a pas réajusté ses prix en dépit de l'envolée du franc.
La marque locloise a écoulé en 2014 quelque 4,2 mio de pièces, et s'approche même de la barre des 5 mio en intégrant les marques affiliées Certina et Mido, a indiqué son président François Thiébaud dans un entretien à l'ats lors de Baselworld.
Le Franc-Comtois d'origine a connu uniquement des années de croissance depuis son arrivée à la tête de la marque en 1996, même au plus fort de la crise financière en 2009. L'an dernier, la croissance n'a toutefois atteint qu'un chiffre en raison des effets de change.
La marque, qui génère 15% de l'ensemble des volumes de l'horlogerie suisse, n'en affiche pas moins une rentabilité exceptionnelle. Tissot a réalisé l'an dernier un bénéfice opérationnel supérieur à 300 mio CHF, soit une marge de plus ou moins 30%, avait annoncé le directeur général de Swatch Group, Nick Hayek, dans "L'Agefi" en février.
DISTRIBUTION MONDIALE
"Beaucoup de marques horlogères aimeraient atteindre en chiffre d'affaires le profit que Tissot réalise", fait remarquer François Thiébaud. "Marque mondiale", Tissot peut s'appuyer sur la distribution la plus étendue de l'horlogerie suisse avec pas moins de 14'000 points de vente.
Signe de cette force, l'entreprise n'a pas modifié ses prix après l'abandon du taux plancher à la mi-janvier. "Nous ne sommes pas dans le besoin, à ma connaissance, nous sommes la seule marque à ne pas avoir réajusté les prix", note le président de Tissot.
Plus d'un demi-million de montres Tissot se trouvent actuellement dans les points de vente. "Changer les étiquettes est une opération complexe dans notre gamme de prix entre 300 et 1200 francs", explique le membre de la direction générale de Swatch Group. "Tissot fait un bon profit, nous pouvons gagner un peu moins et vivre bien", conclut-il.
François Thiébaud a confirmé les projets connectés de Tissot via une extension de la ligne T-Touch, à écran tactile, dont le premier modèle remonte à 1999. La T-Touch connectée à capteur solaire devrait sortir d'ici à la fin de l'année. Le Français n'a guère d'appréhension dans le contexte d'emballement autour des montres connectées.
"Il y a une complémentarité, pas une opposition, le téléphone n'a pas tué la montre", estime-t-il. Le projet de Tissot s'inscrit dans la stratégie de Swatch Group, c'est-à-dire des produits connectés "swiss made", qui ne dépendent pas d'un téléphone et qui bénéficient d'une autonomie étendue.
La marque aborde l'exercice 2015 avec confiance. "Nous sommes positifs après avoir réalisé deux bons premiers mois", affirme François Thiébaud, qui compare son rôle à celui d'un chef d'orchestre.
BILAN
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