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Ce n’est pas un hasard si Jean-Claude Biver, patron de la marque nyonnaise depuis 2004, s’est hissé, la semaine dernière, à la cinquième place du classement des meilleurs entrepreneurs suisses.
Cent journalistes économiques suisses, réunis par l’hebdomadaire zurichois HandelsZeitung, ont décerné le titre de «Meilleur entrepreneur de l’année» au très discret Fred Kindle, patron d’ABB, qui va réaliser en 2007 des résultats record (24 heures du 20 décembre). Il précède le conseiller national UDC Peter Spuhler, patron de Stalder Rail, et Bertrand Piccard, médaille de bronze.
La présence de l’aérostier vaudois dans le top ten des chefs d’entreprise n’est pas la seule surprise du classement. Jean-Claude Biver est en effet classé cinquième et deuxième Romand, précédant des grands noms de l’industrie, comme Franz Humer, patron de Roche, ou Nick Hayek, directeur général de groupe horloger biennois Swatch, classé huitième. Le PDG de la manufacture horlogère établie à Nyon a l’habitude du succès et des honneurs, lui qui a redonné vie à Blancpain avant de remettre Omega sur les rails puis, en trois ans à peine, à sortir Hublot de sa léthargie et à en faire un must du monde horloger. Cette fois, pourtant, il est surpris, et le plaisir qu’il éprouve est tonitruant: «Vous vous rendez compte: je suis classé dans le top ten à côté d’entrepreneurs qui pèsent des milliards, moi qui ne réalise qu’un chiffre d’affaires de 170 millions! Et je précède de trois places rien de moins que Nick Hayek, le patron de Swatch Group. C’est juste impensable. »
Brillant chef d’entreprise, mais faux modeste, Jean-Claude Biver… Parce que sa marque, dans laquelle il a pris une participation minoritaire et qu’il rêve d’acheter un jour – «pour pouvoir transmettre le fruit de mon travail» – vient de vivre une année de folie, une de plus.
Le temps de l’Euro 2008
Alors que, depuis septembre 2004, date de la prise de pouvoir de Biver, le chiffre d’affaires, de 170 millions, a été multiplié par sept (oui, vous avez bien lu!), Hublot a signé, en prenant plusieurs concurrents de vitesse, un contrat d’exclusivité avec l’UEFA, ce qui fera de la manufacture nyonnaise le «garde temps» de l’Euro 2008.
Enfin, la fin de l’année est encore plus spectaculaire: le 20 décembre dernier, Hublot devait encore livrer des produits pour 252 millions – «dix fois le chiffre d’affaires d’il y a quatre ans!» s’émerveille le patron – et, le même jour, la bagatelle de 113 détaillants à travers le monde avaient appelé Nyon pour passer des commandes. Un nouveau record.
24 heures / Federico Camponovo |