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Le secteur du luxe va encore briller en 2008, malgré le ralentissement
 
Le 31-01-2008

«Le ralentissement économique ne va toucher le secteur du luxe qu'à partir du second semestre», estime John Cox, analyste à la banque suisse Landsbanki-Kepler. «Les horlogers doivent toujours honorer leurs carnets de commandes», qui sont remplis à ras bord, a-t-il ajouté.

Le groupe biennois Swatch a récemment admis être confronté à d'importants problèmes de capacité de production, avec une demande qui a presque doublé, principalement dans le segment de la montre haut-de-gamme.

Face à ces difficultés, le numéro un mondial de l'horlogerie a allongé ses délais de livraison de quelques mois à plus d'un an pour les marques les plus prestigieuses.

L'horloger, qui a réalisé en 2007 des ventes en hausse de 17,6% à 5,9 milliards de francs suisses (3,7 milliards d'euros), s'attend pour cette année à «une évolution positive» de son activité.

Richemont, l'autre géant suisse du luxe et numéro deux mondial après le français LVMH, qui a publié courant janvier un chiffre d'affaires au troisième trimestre de 1,7 milliard d'euros (+14%), a par contre souffert en décembre d'un ralentissement de la demande aux Etats-Unis et au Japon.

Conséquence de la crainte des marchés d'un ralentissement économique plus durable provoqué par la crise des «subprime», les titres Richemont et Swatch ont perdu 40% de leur valeur depuis fin octobre.

Malgré les premiers signes de faiblesse fin 2007, les exportations horlogères suisses ont réalisé l'année dernière une croissance de 16,2% à 15,96 milliards de francs suisses.

Pour 2008, les analystes de la banque Vontobel tablent sur des ventes en hausse de 10% pour les seules montres.

La Fédération de l'industrie horlogère suisse parie quant à elle sur «une croissance (qui) va se poursuivre aux alentours des 5 à 6%», selon son président Jean-Daniel Pache.

Pour l'ensemble du secteur, la Banque cantonale de Zurich parle d'une croissance annuelle de 7% sur les dix prochaines années, que les professionnels doivent atteindre grâce à la demande effrénée des pays émergents en montres plaquées or et autres bagues serties de diamants.

«La prospérité croissante, le tourisme international, la démocratisation du luxe et le besoin de reconnaissance sociale» ont tiré la demande ces dernières années, estime l'analyste de la banque zurichoise, Patrik Schwendimann.

«Les +nouveaux+ marchés en Chine, Russie, au Moyen-Orient et, à long terme, l'Inde», vont servir de locomotive au secteur du luxe, qui risque l'essoufflement dans les pays industrialisés, précise-t-il.

En termes de destination d'exportations horlogères, Hong Kong est ainsi passé en décembre devant les Etats-Unis.

Le Japon, traditionnellement friand de luxe helvétique, continue de dégringoler, en raison des taux de changes défavorables mais aussi d'une baisse de la consommation.

Les analystes de la banque Vontobel s'attendent à une boulimie de montres suisses en Chine, notamment grâce aux Jeux olympiques de 2008 --dont Omega est l'un des sponsors-- mais aussi à Singapour et au Moyen-Orient, grâce à un prix du baril de pétrole toujours élevé.

Les spécialistes du secteur doutent cependant que l'Asie puisse prendre à elle seule le relais, surtout si la crise économique venait à s'étendre.

Mais preuve que le luxe a encore de beaux jours devant lui, Julius Baer vient de lancer un fonds dédié au luxe, un secteur que la banque suisse estime être «un domaine d'investissement attractif» pour les trois prochaines années.

Romandie News

 



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