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A 140 ans, IWC marie croissance économique et responsabilité sociale
 
Le 29-03-2008

S’il est assez rare de croiser des horlogers qui ne revendiquent pas d’origine helvétique, il s’avère également surprenant de voir une manufacture s’éta­blir en terre alémanique.

Apanage de la Suisse ro­mande, l’industrie horlogère se plaît en général à perpétuer ses traditions sur son sol. Tel n’est pas le cas d’ IWC. D’origine amé­ricaine, cette manufacture choi­sit il y a 140 ans de s’implanter à Schaffhouse, les centres horlo­gers de Suisse romande ayant à l’époque traité ses dirigeants étrangers avec une certaine condescendance.

Aujourd’hui en mains du géant du luxe Richemont, IWC marque le secteur horloger par la qualité de ses garde-temps au classicisme masculin élégant, très apprécié des stars telles que Zinédine Zidane ou encore Kevin Spacey. Aujourd’hui en forte expansion, à l’instar de l’ensemble de la branche de la haute horlogerie, l’entreprise se distingue par la connotation en­vironnementale et sociale que s’applique à lui donner son pa­tron, Georges Kern. Interview.

Depuis 2001, IWC affiche une croissance constante de ses affaires. Affichez-vous le même optimisme pour les prochaines années alors que les Etats-Unis parlent de récession?

Eh bien, étant donné les chif­fres depuis le début de 2008, la confiance et l’optimisme restent à l’ordre du jour. De façon géné­rale, l’industrie horlogère pro­fite de la forte demande éma­nant des pays émergents. D’un autre côté, nous ne pouvons pas ignorer non plus les nuages qui assombrissent le firmament oc­cidental. Nous savons tous que l’économie est assujettie à des fluctuations de la conjoncture. Pour l’instant, nous avons bon espoir que le secteur de l’horlo­gerie peut s’attendre à une an­née supplémentaire supérieure à la moyenne et, conformément à ces pronostics, nous conti­nuons d’élargir notre produc­tion.

Quelle est l’estimation de vos affaires pour 2007?

2007 a été une excellente an­née pour IWC avec, de nouveau, des taux de croissance à deux chiffres. Le marché asiatique s’est distingué par une augmen­tation particulièrement forte tandis que l’ Europe et les Etats­Unis se sont développés avec constance. Le lancement de la nouvelle Da Vinci avec boîtier en forme de tonneau a été un grand succès, ce qui est donc aussi vrai pour le premier mou­vement de chronographe fabri­cation maison de la manufac­ture IWC.

Votre croissance a forcément nécessité une augmentation de l’outil de production…

En 2005, avec notre nouveau bâtiment de production, nous avons inauguré la plus grande extension architecturale dans l’histoire vieille de 140 ans de notre manufacture. Certains secteurs de production ont été regroupés dans ce bâtiment vi­tré moderne. Environ 80 colla­borateurs bénéficient d’un envi­ronnement de travail attractif sur les 3000 m2 de surface utile que nous avons gagnée à cette occasion. Mais la construction ne s’arrête pas pour autant.

Que prévoyez-vous?

En juin prochain, nous allons prendre possession de la nou­velle aile Ouest, qui va nous permettre une extension de l’horlogerie nous offrant de la place pour le service après­vente et qui représentera un gain supplémentaire de superfi- cie de 3000 m2. Avec ces deux bâtiments, IWC aura réalisé un volume d’investissements total d’environ 40 millions de francs suisses

En quelles proportions avez-vous augmenté votre production?

Pour répondre à la croissante demande de nos montres, nous avons augmenté notre produc­tion de 50 000 à 70 000 pièces depuis 2001. Naturellement cette croissance comprend en même temps une augmentation importante du nombre d’em­ployés spécialisés, ainsi que les mesures d’extension architectu­rale déjà mentionnées.

Depuis votre arrivée à la tête d’ IWC, vous vous attelez à développer la responsabilité sociale de l’entreprise. Est-ce par altruisme?

Abstraction faite de sa res­ponsabilité économique, toute entreprise a aussi une responsa­bilité sociale et écologique, un défi que nous relevons depuis longtemps déjà. Grâce aux me­sures que nous avons prises il y a plusieurs années déjà, IWC a divisé par deux les émissions de dioxyde de carbone et se distin­gue aujourd’hui en tant qu’en­treprise certifiée neutre sur le plan du CO2. Pour obtenir aussi le concours de nos collabora­teurs concernant les questions de l’environnement, nous met­tons, depuis cette année, un budget à disposition, qui ré­compense les efforts qu’ils con­sentent à titre privé pour ména­ger l’environnement. Cela vaut par exemple pour l’utilisation des moyens de transport en commun et l’acquisition de vé­hicules émettant moins de CO2. Mais cela permet aussi de fi­nancer des investissements dans la construction écologique et des projets de réhabilitation réduisant l’utilisation d’énergie.

Quels sont ces projets?

Nous soutenons l’activiste écologique David de Rothschild. Il est là où l’on ne perçoit pas la destruction écologique de la planète et il m’impressionne par son énergie. IWC va sub­ventionner, cette année encore, un projet de grande importance de David de Rothschild, un pro­jet dont on a tout lieu d’être curieux. Quant à notre implica­tion sociale, IWC s’engage de­puis 2005 pour la Fondation Laureus, une organisation qui combine à un niveau élevé le sport d’élite et l’engagement so­cial. La fondation caritative Laureus Sport for Good utilise le sport comme instrument pour guider vers un avenir meilleur les enfants et les jeu­nes déshérités. Grâce à l’initia­tive d’ IWC, nous avons créé, en 2007, en Suisse, une Fondation Laureus qui se consacre à la promotion de projets d’aide pour les handicapés et d’inté­gration.

FLORENCE NOËL Tribune de Genève

 



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