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Depuis le lancement de Revolution (made in Singapour), certains éditeurs de presse croient que la recette miracle est dans une mise en scène « originale » des montres.
Du coup, on trouve tout et surtout n’importe quoi dans les nouveaux « magazines horlogers »…

En préparant un article sur l’évolution de la presse horlogère, je me suis repenché sur les différentes publications trouvées à Bâle et à Genève. Jamais on n’avait vu autant de magazines nouveaux, venus du monde entier, ni autant de suppléments dédiés aux montres.

Parfait, sauf que la course au n’importe quoi est lancée, alors même que cette presse spécialisée est de mieux en mieux mise en scène. S’il est difficile de décider quels sont les meilleurs magazines de ce printemps 2008 (surprise à venir dans le prochain numéro de Business Montres), il est en revanche plus aisé de décerner le prix de la vulgarité maniérée et du ratage intégral.

Le vainqueur de la pire série est Swiss Watch Makers, un nouveau magazine suisse comme son nom ne l’indique pas, uniquement disponible en version anglaise. L’idée était de présenter les montres en relation avec la nouvelle cuisine : pourquoi pas, même si ce n’est pas follement original ?

Encore faut-il que ce soit fait par des professionnels un tant soit peu doués de sensibilité esthétique. Au lieu de quoi, on balance ici les montres au milieu d’une assiette de raviolis, noyées dans une émulsion de panais, baignant dans un bol de petits pois ou – comble de l’horreur – plantée dans une dégoulinade de thon au yaourt, dont les tons évoquent irrésistiblement le mou de veau (honorable plat notablement recommandé par Zézette dans Le Père Noël est une ordure) !

Beurk…

On ne comprend pas vraiment comment des annonceurs horlogers ont pu tomber dans ce piège, ni pourquoi d’éminents confrères ont accepté de se compromettre dans cette galère éditoriale, dont je précise que je ne connais pas les éditeurs…

Grégory Pons